Le RIFA Plongée en hiver, ça rend les plongeurs fiers !

J’ai récemment été amené à organiser et réaliser une nouvelle session de formation RIFA Plongée au sein de mon club, le G.E.A.S.M. En effet, mon ami C., moniteur responsable de la formation Niveau 3 dans mon club, m’a sollicité pour savoir si je pouvais prendre en charge la mise en œuvre de cette qualification pour ses trois stagiaires. J’ai bien évidemment accepté avec plaisir, et j’en ai profité pour en parler à mes « pious-pious » PA20/PE40. Il se trouve que cinq d’entre eux ont répondu par l’affirmative. Je me suis donc retrouvé devant une session composée de huit stagiaires. Je vais donc vous en faire ici un rapide compte-rendu en effectuant préalablement un bref rappel des attendus de cette formation, puis en expliquant le déroulé du contenu pédagogique. Je suis bien évidemment preneur de vos remarques pour améliorer le contenu de cette formation.

La session en elle-même s’est tenue sur deux dates : le 1er Février 2024 pour la partie « théorique », et le 4 Février pour la mise en œuvre pratique de la formation. Pour rappel, Le RIFA Plongée est une qualification de secourisme obligatoire pour l’obtention du brevet de Plongeur Niveau 3 FFESSM. Elle est accessible dès l’obtention du brevet de Plongeur Niveau 1. Cette formation a pour objectif de faire en sorte que les titulaires connaissent la chaîne des secours en France, qu’ils sachent s’organiser en cas d’accident de plongée, et qu’ils puissent seconder efficacement efficacement le Directeur de Plongée (si il y en a un, les plongeurs N3 pouvant organiser eux-mêmes leurs plongées dans la limite des 40 mètres).

La formation met en œuvre une ligne de temps organisée autour de 7 moments forts, démarrant à la survenue de l’accident de plongée, avec la prise en charge de l’accidenté, pour aller chronologiquement jusqu’à l’appel aux secours. On peut symboliser ces moments forts par la frise temporelle ci-dessous :

Capacités RIFAP

Chaque item de la ligne temporelle correspond à une capacité qu’il convient d’acquérir, et de maîtriser. Le contenu pédagogique cible est décrit dans le tableau ci-dessous :

Capacités RIFA Plongée 2024

Il faut bien veiller à rappeler que l’aspirine n’est plus présent dans les référentiels de secourisme de la FFESSM, et que celui-ci n’a plus à être présent dans la trousse de secours et ne doit donc jamais être proposé à l’accidenté (je rappelle ce point ici car je sais pertinemment que les habitudes ont la vie dure !).

J’ai animé la séance de théorie en m’appuyant tout d’abord sur un support de présentation que j’ai préalablement préparé. Ce support rappelle notamment la chaîne des secours en France, avec notamment les numéros d’urgence à connaître, selon qu’on soit en mer, en bord de mer, ou sur un plan d’eau :

  • En mer, avec la VHF : Canal 16
  • En mer, avec la VHF/ASN : Canal 70
  • En bord de mer : par téléphone : Appel au 196
  • A terre : par téléphone : Appel au 112 ou au 15

J’ai ensuite détaillé les sept capacités à acquérir pour terminer sur la conduite à tenir face à une victime d’un accident de plongée :

Secourir

  • Sortir la victime de l’eau, l’installer à l’abri du vent et des chocs (qui peuvent être provoqués par d’éventuelles chutes d’objet)
  • Si la victime ne respire pas, démarrer les manœuvres de réanimation cardio-respiratoire
  • Si elle est consciente, la laisser dans la position dans laquelle elle s’installe spontanément. En particulier, en cas de gêne respiratoire l’installer assise ou demi-assise
  • Si elle présente des troubles de conscience, la mettre en PLS (Position Latérale de Sécurité)

Faire le bilan de la victime

  • Bilan vital (est-ce que ‘elle respire ? est-elle consciente ?)
  • Bilan des lésions : de quoi se plaint la victime
  • Circonstances : paramètres de la / les plongées réalisées, heure de sortie d’eau, éventuelles erreurs techniques

Appeler les secours 

  • Aux numéros identifiés précédemment

Oxygéner et réhydrater

  • Oxygène : débit de 15L/min, jusqu’à ce que le relais soit pris par les équipes de secours
    • Victime qui respire : avec un masque à haute concentration
    • Victime qui ne respire pas : avec un BAVU (Ballon Auto-remplisseur à Valve Unidirectionnelle) et un masque de taille adaptée au visage
  • Réhydratation : avec de l’eau plate, la victime doit être encouragée à boire sauf dans les 3 cas suivants :
    • Troubles de conscience (risque de fausse route / inhalation)
    • Difficultés respiratoires (risque de fausse route / inhalation)
    • Vomissements

Surveiller et rassurer

  • En cas d’évolution et notamment en cas d’aggravation, informer rapidement les secours

Transmettre les informations

Déclarer

  • Au président du club
  • À l’assurance fédérale en utilisant le formulaire de déclaration 
  • Dans les 48 heures qui suivent, à la DDETS (Direction Départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités) en utilisant le formulaire à compléter

Nous avons ensuite enchainé avec 3 ateliers pratiques :

  • Mettre une victime inconsciente qui ventile en Position Latérale de Sécurité
  • Pratiquer la RCP (Réanimation Cardio-Pulmonaire) sur une victime inconsciente qui ne ventile pas, et savoir manipuler un DSA (Défibrillateur Semi-Automatique) ou un DA (Défibrillateur Automatique)
  • Connaître le contenu de la sacoche de secours

Après cette session dense et intense, nous nous sommes donnés rendez-vous à la carrière de Questembert (carrière où nous organisons régulièrement nos plongées techniques) pour la partie pratique de la formation. J’ai été aidé par 3 amis moniteurs de mon club, afin de pouvoir travailler en sous-groupes. J’ai découpé la journée en deux parties : Tout d’abord le matin, des ateliers d’apprentissage de plusieurs techniques de secourisme, et ensuite l’après-midi, des exercices de mise en situation pour vérifier la bonne assimilation des éléments vus en théorie et en pratique.

Les ateliers du matin étaient donc :

  • Sortir soi-même de l’eau une victime sur un ponton ou un bateau
  • Sortir soi-même une victime sur une plage ou un plan incliné (cale d’un port par exemple)
  • Savoir tracter une victime en surface (2 techniques sont montrées)

Nous avons profité de la pause méridienne pour nous restaurer autour d’un casse-croute pour échanger sur les difficultés rencontrées par chacun sur chacun des ateliers, en insistant bien sur le fait que ceux-ci servent notamment à aider à la prise de conscience qu’il ne faut pas se mettre en situation potentielle d’accident, car les gestes à réaliser sont complexes et sont réalisés à la fin d’une plongée, donc dans un état de fatigue. Cela nous a aussi permis une remédiation sur les difficultés qu’avaient rencontrées nos stagiaires. Nous avons ensuite scindé notre groupe de huit stagiaires en deux groupes de quatre. il se trouve que nous avions une parité totale sur le groupe, nous avons donc constitué un groupe de quatre filles et un groupe de quatre garçons ! Le premier groupe à passer sur la mise en situation était observé par l’autre et ensuite, nous avons permuté.

Le contexte dans lequel nous avons mis nos stagiaires était le suivant : en se préparant à aller plonger, il sont témoins d’une situation d’accident de plongée, et ils sont amenés à prendre en charge la palanquée en difficulté. Pour ce faire, mon ami Ch. est resté en observateur extérieur, et nous avons constitué une palanquée de trois plongeurs Cé., É. et moi. Les deux scénarios, que les stagiaires ont découvert « en live » étaient les suivants :

  • Scénario #1 : La palanquée de trois plongeurs fait surface, un des plongeurs est syncopé, un deuxième est visiblement essoufflé, et le troisième, qui tente de prendre en charge le syncopé est visiblement dans un état de choc et de panique intense.
  • Scénario #2 : La palanquée de trois plongeurs fait surface, mais visiblement, ils se sont perdus les uns les autres, et deux des plongeurs font une syncope dès qu’ils ont fait surface après avoir gonflé leur propre gilet, le troisième plongeur, qui est visiblement « une grande gueule », essaie de prendre en charge ses deux copains, refuse l’aide qu’on lui propose, et se met à paniquer.

Une fois chaque mise en situation réalisée, nous avons effectué un débriefing à chaud avec les stagiaires ayant « vécu » la situation d’accident, et le retour des stagiaires en situation d’observateurs. La vision globale et extérieure de mon ami Ch. a aussi permis d’enrichir les ressentis.

En fin de journée, un débriefing global avec prise de parole individuelle a été réalisé, et nous avons eu la chance d’être gratifiés de remerciements de la part de nos élèves pour cette journée de formation. Visiblement, ils étaient satisfaits et partageaient le sentiment d’avoir progressé aussi bien dans leur pratique que dans leur compréhension de la gestion d’un accident. C’est pour moi la plus belle des récompenses ! Voici quelques photos de cette belle journée :

Si vous avez des idées pour enrichir les ateliers, ou des idées de scénarios pour des mises en situation, n’hésitez pas à me les soumettre, je vous remercie par avance pour tous vos retours !

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