Le capelage en surface « pas à pas »

Au cours des formations auxquelles je suis amené à contribuer, j’ai pu constater qu’un geste technique, pourtant assez simple, est globalement mal maîtrisé par les plongeuses et plongeurs en formation. Je veux parler de la séquence capelage / décapelage en surface. En effet, en observant attentivement les stagiaires qui « passent entre mes mains », j’ai pu observer un manque de fluidité et d’automatisme sur la réalisation des différents gestes à enchaîner. L’idée m’est donc tout naturellement venue, de remettre à plat l’enchaînement attendu afin de donner des éléments factuels, aussi bien aux moniteurs qu’aux stagiaires qui doivent enseigner et réaliser cette séquence. Ce court billet aura donc comme objectif de détailler « pas à pas » la réalisation du capelage, et donner quelques trucs supplémentaires, notamment sur la séquence de décapelage en surface, en fin de plongée.

Tout d’abord, quand est-ce que nous allons pouvoir ou devoir nous équiper en surface ? Si on part d’un bateau, c’est alors dans le cas où on manque cruellement de place sur le navire ! Par contre, si on s’immerge depuis le rivage, cela peut permettre de s’équiper tranquillement sans avoir à porter son « barda » sur le dos pendant un certain temps. Cela peut permettre aussi au moniteur d’équiper un plongeur qu’il encadre (en général un grand débutant) de façon détendue, et sans contrainte de temps.

Avant toute chose,bien entendu , on grée son bloc, on ouvre le robinet, et on pratique les vérifications d’usage (détendeur principal, octopus, Direct-System, et manomètre). Ensuite, on prend soin de « libérer » toutes les sangles (c’est à dire qu’on les positionne dans la position la plus détendue,aussi bien pour les sangles abdominales que pour la sangle pectorale). Si on utilise les poches à plomb, il ne faut pas oublier de les insérer dans la stabou bien de placer le lest dans les endroits prévus à cet effet. Une fois ce préalable réalisé, on peut passer à la suite !

Je dénombre neuf étapes pour réaliser le capelage :

  1. On gonfle la stab : On prendra soin de bien la gonfler (sans pour autant faire « péter » les purges, cela ne fait qu’abimer les coutures du gilet).
  2. On la met (délicatement) à l’eau, et on vérifie qu’elle flotte bien avant de la lâcher. Si il y a un peu de courant, on peut l’amarrer au navire, par exemple avec votre longe de palier ! Le fait de l’accrocher au bateau va aussi permettre d’être plus cool pour s’équiper.
  3. On se met à l’eau ensuite, en ayant pris soin de bien sût mettre ses palmes et son masque sur le visage (si on utilise pas les poches à plomb, on ne mettra sa ceinture de lest qu’après avoir mis ses palmes, pour une raison évidente de sécurité : les palmes amène de la motricité, qui va permettre de contrebalancer un éventuel sur-lestage).
  4. On procède à l’ultime vérification : les sangles sont toutes relâchées, et tous les flexibles « pendouillent » à l’extérieur du gilet (il est primordial que rien ne soit à l’intérieur)
  5. on s’assied tranquillement sur le bas du bloc, celui-ci ne doit pas couler ! Sinon, il y a un gros problème !
  6. On passe les mains dans les trous des sangles pectorales et on se laisse glisser en avant, le gilet va naturellement se mettre en position verticale. Cependant, comme il est bien gonflé, cela va être un peu compliqué de terminer de s’équiper si on reste comme ça.
  7. On dégonfle un peu le gilet, juste assez pour récupérer une facilité de mouvement et pouvoir installer la première sangle abdominale (celle qui tient grâce au velcro).
  8. On récupère son détendeur principal, soit en demandant à son buddy de le passer, ou bien passant les mains dans le dos, jusqu’à toucher le bloc, et en les ramenant rapidement devant soi : le détendeur arrivera naturellement dans votre champ de vision. Dès qu’on l’a repéré, on le met en bouche.
  9. Il suffit ensuite d’ajuster la sangle abdominale, de clipper la sur-sangle, et d’ajuster les deux sangles pectorales en passant les pouces dans les deux anneaux, et de tirer vigoureusement vers le bas.

On est alors correctement équipé, et il suffit de rejoindre ses buddies ou son guide pour procéder à la vérification du lestage, préalable à l’immersion ! Normalement, votre stab sera totalement solidaire de votre corps et ne bougera pas d’un iota ! Vous serez alors dans les meilleures conditions pour effectuer une belle plongée.

En fin d’immersion, lorsqu’on est de retour près du bateau ou près du rivage, il suffit de procéder à l’inverse pour décapeler en sécurité. J’ajouterais juste deux choses : on commence toujours par enlever le bras gauche de la stab, en effet le flexible du détendeur passe par votre droite. Je préfère d’ailleurs déclipper les sangles (dans le cas d’une stab réglable).

J’espère que ce petit billet permettra à quelques-uns (ou unes d’entre vous) de mieux maîtriser le capelage/décapelage en surface. Si vous avez des trucs et astuces supplémentaires, je suis bien entendu preneur de vos retours ! Je vous souhaite à toutes et tous de très belles plongées durant cette période estivale, prenez du plaisir à plonger… en sécurité !

5 réflexions au sujet de “Le capelage en surface « pas à pas »”

  1. Merci pour ce rappel détaillé … Il faudra que je pense à me refaire cet exercice à l’occasion entre 2 plongées 🙂

    • Merci Nathalie, ça fait du bien de se rappeler les fondamentaux en mode pas à pas de temps en temps ! 🙂

  2. Merci pour cet article !
    Je trouve aussi que c’est souvent fait à la va-vite, sans technique, et souvent avec difficulté.

    En revanche, je procède différemment à partir du 6 : on cherche avec les mains les « manches » des sangles pectorales et à travers la manche droite, on attrape le détendeur. 7: Une fois qu’on l’a en main, on se laisse glisser en arrière, de manière à s’allonger, et on met l’embout en bouche. 8: On reste allongé en regardant le ciel pour sangler et ajuster les sangles (sans regarder ses mains donc). Il faut généralement dégonfler un peu à ce moment-là, mais on a déjà l’embout en bouche. 9: On peut alors se redresser parfaitement harnaché !

    L’avantage est d’éviter un palmage de sustentation réflexe, de plus la position allongée est très confortable, ça permet de rester détendu et de ne pas s’essouffler.
    La difficulté consiste à accepter de rester détendu ! Souvent les personnes s’agitent en essayant de se redresser, de redresser la tête pour regarder leurs sangles, ou ne peuvent s’empêcher de palmer. Il faut bien insister sur la position « allongé sans bouger » (en relâchant la nuque) et sur le regard vers le ciel.
    Attention, ça ne fonctionne pas du tout avec les stab dorsales qui ne flottent pas à l’horizontale.

    Pour le décapelage, je préconise de s’allonger à nouveau sur le dos et de déclipser tout ! On évite ainsi de se débattre à sortir les bras des sangles…

  3. Bonjour et merci France,
    C’est ce que je pratique aussi.
    On est beaucoup plus détendu avec cette méthode.
    Elle est très sécurisante.
    Et tu as raison de préciser que le secret de réussite est de rester au maximum allongé.
    Bien vu pour les dorsales, je n’y avais pas songé…
    Pascal

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