Quelques trucs en vrac pour réussir de belles vidéos sous-marines

À la suite de la publication de mon article précédent relatant ma croisière plongée en Mer Rouge à la Toussaint 2022, j’ai réalisé cinq montages vidéo à partir des images que j’ai pu capturer lors de ces immersions magiques. Comme à mon habitude, j’ai publié ces montages sur ma chaîne YouTube, et j’ai reçu plusieurs commentaires assez laudatifs quant à la qualité des images, et des vidéos en elles mêmes (ce qui fait toujours plaisir, c’est mieux que le contraire !). Étant totalement autodidacte dans le domaine, et me considérant comme un piètre vidéaste, je viens donc vous partager ici les trucs et les astuces que j’ai pu apprendre sur le tas afin que vous soyez demain capables de monter vos propres vidéos sous-marines. Ce post s’adresse donc aux vidéastes débutants qui pourront ainsi profiter de me petite expérience, il est clair que les photographes et caméramen expérimentés n’y apprendront que peu de choses ou rien du tout !

Pour filmer sous l’eau, il faut plusieurs ingrédients :

  • Une caméra ou un appareil photo avec un caisson étanche (quoi qu’il existe maintenant des appareils de type baroudeur qui sont étanches. Côté caméra, on trouve bien entendu l’incontournable GoPro, ou encore la Paralenz (dont le fabricant a fait faillite semble-t-il). En ce qui concerne les appareils photos, je pense en particulier à l’Olympus TG-6 (étanche jusqu’à 15 mètres), le Ricoh WG-6 (étanche jusqu’à 20 mètres), ou au Nikon Coolpix W300 (étanche jusqu’à 30 mètres, que malheureusement Nikon ne fabrique plus).
  • Un support de type platine ou perche pour porter votre appareil.
  • Un phare avec suffisamment de puissance lumineuse, doté d’une température de couleur élevée, et d’un angle d’éclairage très large (pour éviter les points chauds qui écrasent les couleurs).

Pour ma part, j’ai opté pour une caméra GoPro, une perche, et un phare multi-fonction. Initialement, j’ai commencé avec une GoPro 3+ (qui est partie en vacances au Cap Vert, après un cambriolage), une GoPro 5 (qui m’a quitté après un braquage en pleine rue à Santiago du Chili, puis une GoPro 6 qui a parfaitement rempli sa mission. Je me suis offert tout dernièrement la GoPro Hero 11 Black particulièrement pour son stabilisateur d’image et la qualité de son capteur, en espérant que la gestion des contre-jours se soit amélioré (c’était la principale limite de la GoPro 6 de mon point de vue).

Pour la perche, j’ai une « Quik Pod Ultra« , elle est fabriquée en aluminium, elle mesure 45 cm quand elle est rétractée et 1,35 mètre quand elle est déployée. Elle permet de filmer de près les animaux sans trop s’approcher d’eux. Enfin elle a une flottabilité quasi nulle. Je l’ai depuis plus de 8 ans, je peux donc témoigner de sa robustesse. Malheureusement, elle est assez difficile à trouver en France.

Enfin, pour mon phare, je suis fidèle depuis plusieurs années à Green Force. J’ai actuellement un phare déporté avec une batterie « GF Hybrid 3 » et une lampe « GF Hepta star 3000 DB ». Cette lampe me permet son utilisation aussi bien en plongée technique, qu’en plongée explo, et dispose d’un mode vidéo avec un angle d’éclairage de 120°, une puissance lumineuse de 3000 lumen, et une température de couleur de 4500° K. Ces 3 éléments permettent d’avoir un éclairage proche de la lumière naturelle, suffisamment puissant, et sans « point chaud » qui écrase les couleurs des sujets que l’on filme. Je le trouve donc parfaitement adapté à ma pratique !

Je vous laisse le soin de choisir le matériel qui vous conviendra, sachez que vous ne le trouverez pas du premier coup, et que vous devrez certainement en changer à plusieurs reprises !

Pour les réglages de la caméra, je filme avec les réglages principaux suivants :

  • Mode vidéo 4K / 60 FPS (60 image par seconde permet notamment de pouvoir réaliser des ralentis fluides)
  • Objectif SuperView (j’aime bien l’effet grand angle, mais on peut choisir un autre mode)
  • Stabilisation en mode « HyperSmooth » activé (moi qui ait souvent la « tremblante du mouton », ce mode vient bien aider à avoir une image très stable)
  • Mode « HindSight » désactivé : la caméra ne commence l’enregistrement que lorsque je le démarre moi-même
  • Pour le mode Protune, j’ai adopté les réglages ci-dessous :
    • Mode 10 bits activé pour bénéficier d’une plus grande profondeur de couleurs
    • Débit élevé pour obtenir la meilleure qualité d’image
    • Obturateur en mode automatique
    • Compensation de l’exposition (Comp V.E.) : valeur laissée à 0
    • Balance des blancs : valeur positionnée à « Auto » pour laisser la caméra s’adapter (comme je suis daltonien, je ne vois pas beaucoup de différences !)
    • ISO : valeur minimum à 100, et valeur maximum à 1600 (après quelques tests, je considère que mettre une valeur élevée permet de garder une image nette)
    • Netteté : valeur placée à « Élevé », pour avoir le maximum de détail
    • Couleurs : valeur positionnée à « Éclatant », cela me permet de ne pas avoir à effectuer des retouches sur les couleurs lors du montage.
    • Audio Raw : valeur placée à « Désactivé » (je ne laisse jamais le son enregistré par la caméra dans mes montages)

Avec ces réglages, et une carte mémoire de 512 Go, on a de quoi filmer pendant environ 8 heures, ce qui donne de quoi voir venir pour un séjour plongée d’une semaine. Je vous invite cependant à bien faire attention à choisir une carte mémoire suffisamment rapide pour enregistrer les rushes (pour la GoPro Hero 11, le fabricant recommande une carte Micro SD de classe V30 ou UHS-3). Un autre point important est de désactiver le mode connexion sans fil sur la caméra, et de ne l’activer que lorsqu’on en a besoin (laisser ce mode actif « pompe » inutilement la batterie).

Maintenant que le décor est planté, le premier truc à maîtriser est bien sûr votre flottabilité. Grâce à elle, vous pourrez vous positionner devant le sujet que vous voulez photographier / filmer sans vous agiter et sans détériorer l’environnement autour de vous. De plus, il faut penser à bien travailler vos apnées expiratoires : elle vous permettront de vous approcher des animaux sans les effrayer avec vos bulles, et vous mettront à l’abri de l’essoufflement (au contraire des apnées inspiratoires qui sont tout sauf une bonne idée !).

Comme je l’ai rapidement indiqué précédemment, la lumière est un élément primordial. Il faut toujours privilégier un angle d’éclairage large (sans point chaud) avec une lumière blanche. De même, votre phare sera orienté avec un angle à 45° du sujet que vous souhaitez immortaliser. Si vous orientez votre phare dans l’axe de l’appareil photo ou de la caméra, vous éclairerez en premier les particules en suspension, ce qui va gâcher votre plan. Au début où j’avais ma caméra, j’avais acheté des filtres de couleur (rouge pour l’eau bleue, magenta pour la Manche et l’Atlantique). Par le passé, j’avais investi dans des filtres de couleur (rouge pour les eaux bleues, et magenta pour les eaux vertes, ou l’eau douce). À l’usage, je me suis rendu compte que le filtre n’est vraiment utile qu’en faible profondeur si on filme sans lumière, Dès qu’on rajoute un éclairage, les couleurs sont tout de suite totalement saturées. J’ai donc abandonné cet usage.

Plutôt que de filmer sans interruption sous l’eau, je préfère filmer des rushes de 30 secondes maximum, cela facilite le travail de montage, et évite de devoir se coltiner les moments où il ne se passe rien. Le montage vidéo est une activité chronophage qui demande beaucoup d’attention et de minutie, aussi il faut bien choisir son logiciel (et disposer d’un PC suffisamment puissant pour traiter les images). Je ne veux pas ici recommander un logiciel en particulier, mais on peut consulter sur le blog du modérateur un petit catalogue de solutions payantes ou gratuites.

Et vous, avez-vous quelques trucs à partage pour faire de jolies vidéos sous-marine ? Merci par avance pour vos retours !

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