Dans notre apprentissage de la plongée, le kit PMT (Palmes/Masque /Tuba) est un incontournable de base de notre équipement. Nous apprenons notamment les bases d’un bon palmage avec cet équipement. Il m’a été enseigné que, même en plongée bouteille, il fallait toujours avoir son tuba avec soi, car c’est un élément fondamental de sécurité. L’idée m’est donc venue de vous proposer ce court billet pour faire le point sur le sujet.
Historiquement, le tuba en plongée se portait au mollet et était tenu par les sangles du couteau du plongée (vous pouvez consulter l’article que j’avais consacré au poignard de plongée ici). Ce choix était dicté par le fait qu’on portait la bouteille sur le dos avec des sangles (on n’avait pas de stab à l’époque), et qu’on n’avait aucune poche sur la combinaison. Je connais encore quelques plongeurs irréductibles qui le portent de cette façon quand ils vont plonger. Outre le fait que l’on peut facilement accrocher son tuba dans des algues en le portant de cette façon, je constate que la plupart des tubas d’aujourd’hui sont fabriqués en deux parties amovibles (le tube proprement dit et l’embout à soupape). On court donc toujours le risque de perdre l’embout buccal et de se retrouver avec seulement un tube coincé derrière les sangles du couteau. Vous imaginez bien que cette situation pourrait s’avérer problématique, notamment si le plongeur a besoin de son tuba en urgence. Cette méthode de port du tuba a aussi d’autres inconvénients, par exemple si on doit évoluer à travers des espaces restreints ou encombrés. De plus, il est essentiel de considérer les aspects pratiques et ergonomiques, car un tuba mal placé peut gêner les mouvements du plongeur. Bref, je déconseille de le porter ainsi.
Les écoles américaines recommandent de porter le tuba fixé au masque, et prêt à l’emploi (on le porte donc toujours du côté gauche pour ne pas être gêné par le détendeur et son flexible). Dans l’idée, ce n’est pas bête : le tuba est ainsi « prêt à l’emploi » si on en a besoin. Cependant, j’ai pu constater que globalement ce positionnement me gênait plus qu’autre chose. Dès qu’on se déplace dans l’élément, on ressent un léger « frein » du fait de la trainée du tuba dans l’eau. De même, si on veut regarder dans une anfractuosité, le tuba peut un peu diminuer notre mobilité subaquatique. Parfois, le tuba peut attraper des objets qui dérivent dans l’eau, ce qui ajoute un autre niveau d’inconfort et de distraction pendant la plongée. Vous l’aurez compris, je ne suis pas fan non plus de cette méthode.
Il y a aussi les fameux tubas pliables qu’on peut mettre dans une poche de stab ou accrocher à un anneau du gilet, comme le montre l’illustration ci-contre. De mon point de vue, c’est une fausse bonne idée : Si on ne l’utilise pas régulièrement, la mémoire de forme va agir, et le tuba ne va pas être totalement rectiligne. D’autre part, la matière rendant le tuba pliable (du silicone en général) fait que le tub respiratoire est très souple, et peut facilement s’écraser, ne rendant pas la respiration optimale.
Je sais qu’il existe certains modèles de gilet doté d’un « Snorkel Holder » (porte tuba en bon français), cela peut être une solution. En tout cas sur ma stab Axiom I3, je n’en ai pas.
À ce jour, j’ai perdu plusieurs tubas et plusieurs embouts de tuba en plongée, aussi, j’ai tendance à laisser le mien au fond de mon (super) sac de plongée. Je réserve plutôt son usage pour de la randonnée palmée. De toute façon, je ne comprends plus trop l’utilité de le prendre avec soi en plongée, le matériel ayant fait d’énormes progrès en termes de qualité, d’innovation et de sécurité. Si il m’arrive de sortir loin du bateau, j’attends simplement que l’on vienne me chercher, et si les conditions de mer sont rugueuses, ce n’est pas le tuba qui m’aidera à rentrer en sécurité ! J’ai un peu passé l’âge de faire du capelé en fin de plongée, je trouve cela plus accidentogène qu’autre chose !
Maintenant si vous souhaitez absolument plonger avec votre tuba, il y a quelques critères de choix à prendre en compte pour ne pas se doter d’un truc dans lequel on s’étouffe et on s’essouffle quand on respire avec ! J’identifie les six points suivants pour faire son choix :
- La largeur du tube respiratoire : il faut privilégier un tube du plus grand diamètre possible pour faciliter la respiration.
- La présence d’une soupape de purge sous l’embout buccal : il faut vivre avec son temps, et éviter d’investir dans un tuba sans soupape, le vidage de tuba est tellement plus aisé avec !
- Un bon système d’accrochage au masque : il convient d’éviter les accroches-tuba du type agrafe, ils sont fragiles et ne tiennent pas le tuba contre le masque. il faut par contre privilégier les accroches-tubas en forme d’anneau double qui sécurisent vraiment bien l’accessoire. Le modèle proposé par Décathlon est très bien à ce sujet.
- Une articulation souple entre le tube respiratoire et l’embout : cela apporte un vrai confort d’utilisation, car l’articulation (préférentiellement sous la forme d’un tuyau annelé souple) permet de ne plus avoir la sensation de se faire déchirer la gencive par l’embout !
- L’absence d’une protection anti-goutte en haut du tube : beaucoup de tubas sur le marché ont ce type de protection, qui diminue le risque d’entrée d’eau par le haut du tube. Personnellement, je ne suis pas convaincu par ce type de mécanisme, si effectivement cela empêche de rentrer, ça ne facilite pas non plus le passage de l’air ! Le plus simple est souvent de le supprimer, ou d’agrandir le trou !
- Le prix : certains tubas atteignent aujourd’hui des prix astronomique (environ 40,00 € pour un tube en plastique avec un embout buccal quand même), à moins de vouloir se faire plaisir, il faut rester raisonnable sur le prix qu’on y met.
Si je devais proposer une petite sélection, voici ce que je pourrais proposer :
Le tuba Subea proposé par Décathlon est un bon tuba d’entrée de gamme, il fait le job. Son seul « petit défaut » est le stop goutte en haut sur lequel il faut intervenir.
Le Tuba Aqualung Zephyr est un tuba de milieu de gamme, le tuyau est large, on bénéficie d’un embout orthodontique. On en a pour son argent.
De mon point de vue, le Tuba Aqualung Impulse 2 Flex, c’est la « Rolls » des tubas. On a un très grand confort respiratoire, le système astucieux stop goutte ne nécessite pas de bricoler dessus, la prise ne bouche est exceptionnelle. Malheureusement le prix est en rapport !
Et vous, vous prenez votre tuba pour plonger, et dans ce cas, comment et où l’accrochez vous ? Ou bien, faites vous comme moi, le laissez vous bien gentiment au repos dans votre sac ? Merci par avance pour vos retours !
Je le laisse dans mon sac. Aucune utilitée reelle
Il reste dans mon sac!
Un tuba ?
Quel tuba ?
😉
Ah Ah Ah ! Hélène, tu me fais la réponse la plus claire et la plus concise possible !
Bonjour à Tous,
Il semble que la nuance doit être dans l’utilisation du tuba.
Comme vous j’ai le tuba dans le sac et je ne le prends qu’en fonction du contexte et de son éventuelle utilité en rapport avec la nature de la plongée(lieu, courant, plongée du bord, du bateau,…etc.) et du binôme(qualité en matière d’orientation, estimation de la durée de la plongée, …etc…). J’essaie d’intégrer ces paramètres mais j’oublie les 3/4 du temps ! En méditerranée,certains sites sont à 400/500 mètres du bord, il faut donc pouvoir revenir dans les meilleures conditions.
Merci encore à PHIL pour ces échanges. Je suis passé au recycleur(un petit truc acheté d’occas); c’est vraiment génial.
Y-a-t-il des possibilités d’échange et discussion avec des membres du site créé par PHIL ?
Un tuba ? Et pourquoi pas une Fenzy…
Je connais des plongeurs qui plongent encore avec…
Bonjour. Au risque de paraitre « dépassé », je plonge toujours avec mon tuba (depuis 35 ans!). Historiquement je le portais au mollet avec un gros couteau (et avec la fenzy 🙂 ), et j’en ai perdu plusieurs effectivement. J’ai évolué, grâce aux sensibilisations sur les vrais besoins. J’ai donc un petit couteau/ciseau sur la stab (et plus de fenzy!), et mon tuba est systématiquement sur ma stab, fixé verticalement sur le côté, donc il ne me gène aucunement, que ce soit pour les exercices ou les explorations.
C’est un tuba très simple, assez large, aucune soupape, aucun système d’accroche, aucun anti-goutte, mais il me convient parfaitement et n’ai jamais eu de panne :-).
Personnellement je pense qu’un masque et un tuba peuvent très grandement simplifier et faciliter certaines situations. Je ne suis pas devin donc je ne peux prédire dans quel cas j’aurais besoin de mon tuba et dans quel cas je peux le laisser dans mon sac , et compte-tenu du coût ridicule et de l’absence de gêne, je continue de plonger systématiquement avec …