Quelles palmes pour quels usages ?

Un des éléments essentiels de l’équipement du plongeur, ce sont les palmes. Sans elles, pas moyen de se propulser, on se retrouve sous l’eau tel une tortue sur le dos. Je suis souvent questionné par mes stagiaires sur le choix à effectuer. Comme pour tout le matériel, je n’aime pas répondre à la question « Quelles palmes me conseilles-tu d’acheter ? » par la réponse : « les miennes ! ». Je me suis dit qu’un petit billet sur ce sujet pourrait peut-être aider dans la réflexion et le choix. En effet, l’offre des fournisseurs est assez conséquente, et je pense que chaque usage doit pouvoir être adressé par une paire de palmes. De plus il est important, pour profiter à fond de ses plongées, de bien choisir l’outil adapté à sa propre pratique. Je précise, même si cela va sans dire pour les lecteurs habituels du blog, que je n’ai aucune action, ni un quelconque intéressement chez un fabricant particulier. Je ne fais part ici, que de mon sentiment, et mon humble retour d’expérience !Il existe quatre typologies de palmes qui sont le résultat de la combinaison de deux critères. Ces critères sont : le type de palme (les palmes de chasse versus les palmes de plongée), et le mode de tenue au pied (palmes réglables versus palmes chaussantes). Je vous propose donc d’examiner en détail ces quatre typologies.

Concernant le mode de tenue au pied, si vous êtes débutant en palmage, je vous conseille fortement les palmes chaussantes. Elles sont plus faciles à maîtriser et présentes un coût moins élevé. Pour le choix, il suffit de prendre un chausson souple de ce type, à votre pointure, et ensuite d’essayer une palme en prenant 1 à 2 pointure supplémentaire pour le chausson. Un bon chausson est vraiment très important car la protection thermique du pied est fondamentale dans la gestion du froid. Personnellement, je n’utilise que des chaussons funboard Atan, enduits de latex qui m’apportent confort et chaleur. Certes, ils sont beaucoup plus chers que les autres, mais je ne reviendrais pas à un chausson classique ! Attention cependant, si vous utilisez des palmes chaussantes, il vous faudra aussi investir dans une paire de sabots plastiques, de type crocs ou autre chaussure de jardinage (ce qui est du meilleur effet sur le port avant d’aller plonger ! ).

Les palmes réglables présentent un véritable confort à l’enfilage. Aujourd’hui, la plupart possèdent des sangles de talon facilement réglables, et qui ne compriment pas le tendon d’Achille. Ainsi , le phénomène de crampe est devenu assez inexistant. Quand on utilise ce type de palme, on peut prendre un bottillon plus rigide qui permet de marcher comme avec de vraies chaussures. Le principal inconvénient des palmes réglables est le coût d’acquisition qui est sensiblement plus élevé que pour des palmes chaussantes (différence de quasiment 50% du prix pour mes Seawing Nova 2 Full Foot par rapport aux Seawing Nova 2 réglables).

Les deux grandes catégories de palmes sont les palmes de chasse et les palmes de plongée. Je dédierai les palmes de chasse pour les nageurs qui aiment faire « de la distance », pour les apnéistes qui nécessitent de disposer de puissance à l’immersion et en profondeur, ou encore pour les plongeurs qui préparent le diplôme de Guide de Palanquée Niveau 4 de la FFESSM. La caractéristique de ces palmes est la longueur de la voilure, ainsi que la matière de la voile. La plupart du temps la voilure est composée en matière plastique, genre bakélite relativement souple. Ces palmes nécessitent d’être « apprivoisées » par leur propriétaire avant d’en profiter à plein. En effet, la puissance à développer pour se propulser est telle que les premières fois où on utilise des palmes de chasse, on ressent toujours une brûlure au niveau de la cheville. Il convient donc d’être attentif à soi pour ne pas provoquer de lésions sur les tendons. La voilure des palmes de chasse peuvent être plus ou moins dures et donc elles peuvent être plus ou moins simple à prendre « en main ». On trouve des palmes extrêmement rigides (par exemple les fameuses Cressi Gara 2000 HF, remplacées aujourd’hui par le modèle Gara 300 LD un peu moins puissantes) ou souples (telles le modèle Vega de Esclapez-Epsealon ou le modèle Mundial Competition de Beuchat). Certaines de ces palmes permettent aussi le changement de voilure en cas de casse.

Les palmes de plongée représentent aujourd’hui le gros du marché. Il est vraiment possible aujourd’hui de trouver la palme qui vous conviendra, tant l’offre est pléthorique. On peut opter pour les modèles « vintage » du type Jetfin ou RK3. Ces palmes à tuyères, bien qu’un peu lourdes à mon goût, présentent un vrai confort de palmage. Elles sont d’ailleurs plébiscitées par les plongeurs Tek qui pratiquent le frog-kick. D’autres palmes adaptées à ce type de palmage peuvent être les Mares Raptor. L’important est de trouver une palme qui ne vous pèse pas au pied, avec laquelle votre pied sera tenu, mais non compressé. De bonnes palmes pour débuter peuvent être le modèle Volo, dans leur version chaussantes ou réglables. J’en ai parlé dernièrement, j’ai eu un vrai coup de cœur pour les Scubapro Seawing Nova, qui sont solides, légères, puissantes et agréables au palmage, le seul petit bémol que j’y apporterai serait le chausson, qui n’est peut-être pas aussi confortable qu’il pourrait l’être. Pour les personnes qui envisagent de passer le diplôme de Guide de Palanquée FFESSM, et qui ne veulent pas s’équiper de palmes de chasse, je conseillerai sans hésiter les Mares Avanti Quattro Power, Pour terminer ce petit tour d’horizon, on trouve aussi des palmes « exotiques » dédiées à une pratique bien particulière, par exemple les mono-palme, ou les palmes courtes utilisées en fit-palme. Comme ce n’est pas l’objet du billet, je ne m’étendrai pas sur ces palmes là.

quand on part plonger, on le fait en groupe, et souvent beaucoup de plongeurs d’un même groupe ont les mêmes palmes ! J’ai même connu des plongeurs qui se sont intervertis leurs palmes alors qu’ils ne faisait pas la même pointure… Ce n’est qu’à la plongée suivante, au moment de l’enfilage des palmes qu’ils se sont rendus compte du « problème ». Pour éviter cela, je ne saurais trop vous conseiller de personnaliser vos palmes ! Un petit coup de peinture fluo, une décoration sur les voiles, des autocollants, deux palmes de couleur différentes sont un bon moyen de ne pas les égarer (ou de voir un autre plongeur se les approprier par mégarde), et c’est aussi un bon moyen pour bien être reconnu sous l’eau ! Personnellement, j’ai pris pour habitude de décorer mes palmes de chasse de rayures jaune « Gordini », comme ça je palme plus vite, et j’ai repeint (ou plutôt fait repeindre) en jaune , le lettrage de mes Seawing, ce qui est du meilleur effet au bord des plages ! . Pour que vos palmes vous durent le plus longtemps possible, évitez au maximum de marcher avec, équipez-vous autant que faire se peut, dans l’eau le dessous de vos palmes vous remerciera et vous maximiserez la durée de vie de vos engins de propulsion !

Si vous souhaitez enrichir ce billet de vos remarques, trucs et astuces pour aider dans le choix, l’entretien, et l’usage des palmes, je suis bien entendu preneur de toutes vos remarques. Un dernier petit mot, je remercie chaleureusement mon ami Luc, photographe de talent, pour l’autorisation d’usage de sa jolie photo !

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