La bonne réaction face à un givrage de détendeur

Nombreux sont les plongeurs et plongeuses qui plongent en hiver et/ou en eau douce, et qui ont été confrontés à un givrage de détendeur. En effet, lorsque la température de l’eau baisse aux alentours de 10°C (voire moins), nos matériels sont soumis à rude épreuve et peuvent entrer en débit continu du fait du froid ambiant. L’objet de cet article est de donner des explications sur ce phénomène et de fournir des consignes pour réagir en toute sécurité à ce type d’événement. Je commencerai par décrire comment le mécanisme d’apparition du givrage, puis j’évoquerai quelques moyens de prévention simples et enfin je détaillerai la procédure que j’ai pu appliquer à chaque fois que j’ai été face à cette situation…

Tout d’abord, quels sont les mécanismes physiques qui amènent un détendeur à givrer ? Bien entendu, le froid en est la cause. La température de l’eau, ainsi que le phénomène de détente de gaz amplifie le refroidissement des pièces composant le détendeur. De même, la température de l’eau amène le plongeur à accélérer son rythme respiratoire, ce qui augmente la fréquence de détente de gaz, et donc favorise donc l’apparition de micro-cristaux de glace qui vont bloquer le mécanisme du premier ou du deuxième étage et donc faire entrer l’appareil respiratoire dans le cercle vicieux : « plus le débit continu augmente, plus le détendeur givre » ! La profondeur est elle même un facteur favorisant du fait de la quantité d’air détendu qui devient très supérieure plus on plonge profond. D’autre part, l’utilisation excessive du « direct-system » peut amener un détendeur à givrer, et bien évidemment, faire fuser le détendeur est à proscrire absolument en eau froide, sous peine de le voir givrer sous ses propres yeux !

Pour prévenir le givrage, il convient de plonger avec du matériel adapté. Je conseille donc de n’utiliser que des détendeurs certifiés EN250 (ce qui correspond aux détendeurs de moyenne et haut de gamme, correctement entretenus et révisés régulièrement (comme l’exisge le code du sport et comme le recommande le constructeur).

De même, je recommande de ne plonger en eau froide qu’avec 2 détendeurs complets gréés de la façon suivante :

  1. 1er étage principal + détendeur
  2. 1er étage secondaire + octopus + direct-system + manomètre

Pour quoi cette configuration : tout simplement pour ne pas trop solliciter le détendeur sur lequel on respire. Cette recommandation devient bien évidemment une obligation dès que l’on est amené à dépasser 20 mètres de profondeur ! Si vous plongez en combinaison étanche, je conseille de placer le « direct-system » de la combinaison sur le 1er étage principal.

Une fois votre bloc gréé, pensez à l’immerger de façon à mettre vos détendeurs en température et ainsi éviter un choc thermique lorsque vous commencerez à respirer dessus. N’oubliez pas de vous mettre préalablement d’accord avec vos coéquipiers sur le signe à réaliser et la conduite à tenir en cas de givrage (je n’insisterai pas plus sur l’importance du briefing d’avant-plongée !).

Si, maintenant, malgré toutes vos précautions, votre détendeur givre pendant votre immersion, que faut-il faire ? Tout d’abord, effectuez une manœuvre de lâcher d’embout en le tenant de telle façon que l’embout buccal soit vers le bas. et en écartant le 2ème étage de votre corps : votre coéquipier verra immédiatement que le détendeur fusant en débit continu ! Vous indiquez ensuite à votre binôme ou à votre palanquée, que la plongée est terminée et qu’il faut entamer sans tarder la remontée. vous pouvez alors remettre votre embout en bouche (on peut toujours respirer sur un détendeur givré).

Pendant la remontée, restez proche de votre coéquipier afin de parer à la panne d’air éventuelle (à laquelle vous êtes déjà mentalement préparé). Vous remontez ainsi jusqu’à une profondeur d’environ 8 mètres.

A cette profondeur, indiquez à votre binôme le robinet qu’il convient de fermer, en levant la main droite si votre détendeur est fixé sur le robinet droit, ou la main gauche dans le cas contraire. Si c’est votre détendeur principal qui givre, la configuration exposée plus haut vous permettra d’avoir toujours une idée de la pression résiduelle dans votre bloc. Vous pouvez alors passer sur votre octopus, et terminer la plongée en effectuant tranquillement les paliers nécessaires. Si votre bloc vient à se vider, pas de panique, vous faites le signe de panne d’air, et vous passez sur l’octopus de votre binôme.

Comme je l’ai indiqué plus haut, j’ai déjà été confronté au givrage d’un détendeur, il n’y a pas de difficultés particulières pour gérer cette situation, en appliquant cette procédure. N’hésitez pas à apporter vos commentaires, ils sont les bienvenus, cette technique est très  certainement améliorable.

45 réflexions au sujet de “La bonne réaction face à un givrage de détendeur”

  1. je plonge depuis des années en carrière et je gère les givrages de la même manière
    il est même possible de passer sur votre octopus et de clamper le flexible du détendeur principal (cela limite voir stoppe le débit continue)
    pour ce qui est du flexible de l’étanche je le positionne sur le second détendeur, mais ce n’est la qu’une question d’abitudes

    • Merci pour le retour ! C’est rassurant de voir que je ne suis pas seul à utiliser cette technique ! Effectivement, l’action sur le flexible est une possibilité, mais je n’ai jamais eu le réflexe de la mettre en œuvre.

      • Attentions aux clamps de flexibles, s’il est clampé il est à changer car la structure en prend un coup…
        Et cela n’est possible que sur du caoutchouc, sur le miflex tintin le clampage 😉

    • Je suis surpris par cette technique car a ma connaissance lorsqu’il y a givrage c’est generalement au premier etage. Si tu clampe ton flexible, outre le fait que c’est mauvais pour la longevite de celui-ci) la moyenne pression va rapidement monter jusqu’a ce qu’elle atteingne la haute pression (pruisque le premier etage est bloque ouvert) avec comme consequence l’explosion du tuyau qui ne tient pas 200b…

  2. Pour l’installation des deux inflateurs (étanche et gilet), je dirai que le plus utilisé des deux doit se brancher sur le premier étage secondaire.
    Si vous vous équilibrer uniquement à l’étanche, brancher son inflateur sur le secondaire.
    Si vous mettez un peu d’air dans votre étanche pour le confort thermique et que vous vous équilibrer au gilet,c’est ce dernier qui doit être branché au secondaire.

    • Commentaire de bon aloi ! Effectivement, l’inflateur le plus sollicité doit être branché sur le « deuxième » étage ! 😉

  3. Situation vécue à 40m…
    Remontée avec détendeur en débit continu en bouche. résultat: gencives brulées par le froid 🙁
    Après coup, je conseille donc de passer sur l’octopus de suite et de « clamper » le deuxième étage qui givre.
    Du coup, pas de stress, limite le risque de panne d’air…

    • Ce genre de mésaventure m’est aussi arrivée, par contre, je n’ai pas ressenti de gène avec l’air froid fusant. J’espère que cela n’a pas été trop grave ensuite… Je n’aime pas trop la technique du « clampage » car je la trouve difficile à mettre en œuvre pendant une remontée, et elle est susceptible d’abimer le flexible (ça coute cher, ce genre d’accessoire ! 😉 )

  4. Je pense par contre, que dès que le détendeur principal givre, il faut passer de suite sur le secondaire…
    Il est très désagréable d’effectuer sa remontée sur un détendeur fusant, et cela permet de garder en main ce détendeur le plus loin possible pour faire comprendre au binôme que l’on a un détendeur qui givre…
    Je conseille également de le tenir de la main du coté du bloc ou ce trouve le robinet à fermer.

    • je retiens l’idée au cas où je sois de nouveau exposé ! Merci du conseil ! Pour faciliter le repérage, j’aurais tendance à installer mon détendeur principal sur le robinet droit, ainsi la main droite écarte le détendeur à droite et tout est clair… De plus la main gauche reste libre pour manœuvrer l’inflateur comme habituellement…

  5. Tout à fait, il me semble que de placer son détendeur principal sur le robinet droit est plus logique vu qu’il vient par la droite… d’autant plus que je préfère avoir mon secondaire à gauche positionné plutôt pour aider un binôme et non pour moi même …

    • Aaaaah le positionnement de l’octopus ! Voilà un sujet que je traiterai surement bientôt. Mais j’ai peur que je ne prête le dos à beaucoup de polémiques ! Tout le monde est tellement certain(e) d’avoir la meilleure façon de faire ! 😉

  6. En cas d’incident, le maillon faible c’est le binôme ( je sens que ca va faire hurler)
    J’ai opté pour une configuration de matériel qui me permet d’avoir recours le moins possible au binôme. C’est a dire un bi avec manifold. Le manifols étant tourner de manière que je puisse le manoeuvrer SEUL.
    Pour palier au givrage j’ai placer sur le second étage du détendeur principal un freeflow control et bien entendu une soupape de surpression sur le premier étage correspondant. pour éviter que le flexible moyenne pression sert de « fusible » En cas de givrage, la grosse fuite est remplacée par une petite fuite au niveau de la soupape… ce qui me donne largement le temps d’isoler les bouteilles du bi

    • J’ai un ami qui utilise aussi le système de freeflow control et qui en est très satisfait. L’usage du bi avec un robinet d’isolation est effectivement une bonne réponse au problème. Néanmoins, la procédure que je propose devrait permettre à un plongeur loisir de s’en sortir calmement. Merci pour la contribution ! 😉

    • Jean Claude,
      d’accord avec toi sur le maillon faible…
      En revanche, es tu sûr que le premier étage soit en mesure de débiter plus que la moyenne pression ( soit environ 9 bars) même en position ouvert à fond ?
      Les flexible sont prévus il me semble pour résister à des pressions supérieures à 9 Bars non ?

  7. Pour éviter toute erreur, je rajoutes à ta config au 1er étage secondaire, un robinet jaune, tuyau jaune, octopus jaune, au briefing tu expliques en cas de givrage PAS TOUCHE AU ROBINET jaune !!! d’expérience à 40m avec un binôme légèrement narco, faut faire au plus simple, et évitez au binôme de suivre un tuyau qui risquerai de confondre (config croisé),…
    Pour faire simple, principal en noir et secondaire jaune, donc en cas de givrage tu ne touche pas au robinet jaune 😉 ce qui permettra une remontée en douceur ;)))

  8. Petit correctif. Le risque de givrage n’augmente pas à cause de la profondeur. C’est le contraire. On le voit au travers de la formule complète de Mariotte : PV=nRT où T est en degré Kelvin. Plus on descend, plus la moyenne pression augmente. Donc, la chute de pression entre la bouteille et la moyenne pression diminue. De fait, la chute de température est moins importante. Autre conséquence, le risque de givrage est plus important en début de plongée, là où la chute de pression est la plus grande.

    • Bonsoir,
      Je ne suis pas tout à fait d’accord :
      pour moi, le raisonnement serait juste, si le débit était identique ! Ce qui n’est pas le cas : entre la surface et 40 m le débit de gaz est multiplié par 5. Il y a donc beaucoup plus de gaz détendu et donc un refroidissement plus important.

  9. Ce qui augmente le risque de givrage c’est une température basse, hors en principe celle çi diminue avec la profondeur (surtout en gravière). Bon topic en tout cas merci 😉

    • Benji, merci pour ton retour, c’est clair, les gravières et autres carrières sont des génératrices de givrage ! 😉

  10. Jeune plongeuse, j’ai givré deux fois, deux saisons de suite en gravière et en lac dans les 20 m. Par manque d’expérience la première fois, et parce que mon binôme était un peu loin de moi, j’ai paniqué et je suis remontée. La seconde fois, un peu mieux préparée, j’ai essayé de prendre mon octopus qui avait aussi givré… Repanique, re-remontage … Depuis, j’ai installé un stop flow (vanne d’arrêt, voir les forums à ce sujet) avec sa soupape de sécu sur le 2ème étage pour éviter d’exploser le flexible + 2 détendeurs séparés comme les guides de palanquée. J’ai pas encore eu l’occasion de tester car depuis, en plus, je me suis mieux formée pour la plongée en eau froide 😉 Je confirme que mon binôme, bien que très entraîné, n’a rien eu le temps de faire.

    • Bonjour Isa,
      effectivement le stop-flow est une bonne alternative pour gérér le givrage. Ce que je recommande c’est toujours de montrer ce système à ses binômes avant de plonger pour garantir la sécurité !

  11. Bon je viens de faire l’expérience d’un détendeur givré à 40m !
    En effet, c’était la première fois que je plongeais en eau douce et j’étais prévenu par mes binômes de la probabilité de givrage.

    Ok, je m’équipais de deux 1er étage sur mon bloc :
    MK25 (piston) pour le principal + mano.
    MK17 (membrane) pour le secondaire+ DS+ octo.

    Sauf que….l’anecdote sur ma configuration :
    j’arrive à 40m et l’eau est à 7° le 14 juillet à Annecy, débit continu sur le MK25, je fais signe à mes binomes qui me ferment le robinet principal, je passe sur l’octo et retour au pendeur pour remonter, fin de plongée (convenu dans le breifing).
    Et là je regarde mon mano, horreur il est à 0 ! bloc vide ? et 35m au dessous de la surface.

    Je passe donc sur l’octo de mon binôme, il gèle à son tour ! et là je me dis que si mon bloc c’est vidé en 3 minutes seul, à 2 sur un bloc en débit continu on n’arrive jamais en haut !
    Panique, remontée en catastrophe comme une balle, sortie de l’eau, ordi bloqué et retour à 20m pour 5mn de palier de sécu selon directives du DP de surface etc…etc…

    Devinette : vous avez trouvé l’erreur ?

    Le mano sur le 1er étage principal !
    Il me restait en fait 150bars dans le bloc et pas 0 ce qui m’a rajouté du stress inutilement.

    Ma configuration est donc à amélioré pour l’eau froide soit avec 2 mano ou 1 sur le premier étage secondaire et pas sur le principal.

    Ne plongeant qu’en mer soit pas à moins de 13° en Méditerranée, je pars avec une mauvaise expérience de la plongée en eau douce mais en espérant que mon anecdote profite à d’autres, c’est le but de ce topic 🙂

    Bonne lecture et bonne réflexion

    • Merci Thierry pour ta contribution !
      Effectivement, depuis l’écriture de ce billet, je suis revenu sur ma configuration. Je plonge maintenant avec le détendeur principal seul et le détendeur secondaire gré avec le DS, le manomètre et l’octopus.
      En fait je triche un peu, j’ai installé la sonde de mon Galileo sur mon détendeur principal. Ainsi, j’ai toujours un manomètre opérationnel.
      Dans un cas de givrage tel que tu as rencontré, je conseille vraiment d’entamer immédiatement la remontée, de façon à ne fermer le principal que vers 7-8 mètres.
      Bonne bulles à toi

    • Vaste débat !
      Je crois que si on y met le prix, on trouvera dans chaque marque un détendeur spécial « eaux froides »
      Personnellement, j’ai opté pour un Apeks XTX200.

  12. Bonjour,
    Le givrage n’a jamais vraiment fait l’objet d’un enseignement dans notre club, malgré les plongées en lacs froids et profonds. Ces situations ont été gérées avec plus ou moins d’aisance et toujours sans gravité. Des évènements récents dans 2 clubs régionaux nous poussent à penser différemment, en effet, 1 décès en juin en gravière et 2 héliportages/caisson samedi dernier, tous trois, d’après les premiers éléments, engendrés par un givrage (double pour le second).
    Je ne reviens pas sur la configuration mais je suis d’accord sur la qualité du détendeur (on ne plonge pas à 60m avec un détendeur club à piston non compensé !).
    Le «stop flow », invention suédoise, me paraît indispensable en eau froide, il permet :
    – C’est fondamental, une GESTION INDIVIDUELLE du givrage sans intervention extérieure et sans risque de fermeture de la bouteille, situation dangereuse en profondeur.
    – De laisser les mains libres contrairement au pincement du flexible.
    – De ne pas gêner la vision, les bulles étant dans le dos, car ces dernières, mêlées au bruit accentuent le stress.
    – De limiter l’inconfort (« brûlures » dues à la détente de l’air).
    – Enfin, de préserver notre stock d’air si précieux.
    Le débit de la soupape de surpression est sans commune mesure avec celui du deuxième étage.
    Le givrage doit rester mineur, au stade d’incident et sans conséquence !

  13. Hello, je reviens sur le forum pour 2 tristes nouvelles. 1 décès suite à l’un givrage à la gravière du fort en juillet et évac en hélicoptère et caisson pour 4 plongeurs français à Neuchâtel le we dernier. Pronostic réservé pour un des 4. Dans les 2 cas, givrage du premier plongeur, et ensuite du binôme arrivé à la rescousse. en théorie, le givrage est considéré comme un incident sans grande gravité. En pratique…
    Je vais donc investir dans un apeks egalement qui devance bien les autres détendeurs sur ce plan. Nous allons également retravailler la question au sein de notre club. bonnes bulles 😉

  14. Je ne peux que conseiller deux 1er étages « eaux froides » 1 mano sur chacun.

    Perso je plonge principalement en graviere et lac donc la T° est souvent entre 5 et 7 C° Je suis un « gros » consommateur entre 18 et 24 L/Min et jamais un seul givrage. Mes autres membres de palanquées idem.

    Je crois que le materiel recent ET certifié eaux froides tiens la route.

    Mais bien sur cela ne change rien aux consignes et entrainements a faire afin d’être prêt le cas ou.

    Juste une remarque concernant l’accident de la graviere du fort. Visiblement l’incident s’est transformé en accident par une succession d’erreurs. C’est triste mais cela nous rappel que nous devons être vigilant et TOUJOURS insister sur la sécurité lors des briefings.

  15. Salut Philippe,
    Récit de mon dernier givrage sur la cause et non le traitement.
    Contexte :
    – lors d’exercices dans le cadre de ma préparation avec un E4 sur des exercices de remontées de 40m
    – eau douche à 8-9°
    – 2 lignes d’air indépendantes sur détendeur « eau froide » (aqualung core, 3mois d’achats neuf et 20aine de plongées), montage comme dans ton article.

    Récit :
    – première descente dans le bleu à 20m/min
    – stabilisation en arrêt de descente sur 35m (pas plus de fond sur ce site)
    – exercice de remontée jusque 5m.
    – 2nde descente dans le bleu en mode suivi des * du E4 (je ne dirais pas la vitesse sur l’ordinateur)
    – stabilisation sur le même fond, et là l’octopus qui lâche quelques bulles, prise d’octopus pour fermer le débit : ok pas de givrage (ou avec la fin du gonflage gilet et non inspiration, déblocage du début de givrage).
    – contrôle pression bloc : ok, reprise détendeur principal puis remontée de 40 à 5m
    – nouvelle descente dans le bleu en mode vitesse supérieure à la 2nde (j’avais jamais descendu si vite )
    – stabilisation au gilet et poumon baLast
    -> bim l’octopus qui part en vrai givrage avec de grosses grosses bulles
    Communication binôme et actions avec binôme (fin de récit)…

    Moralité quand on descends trop vite, le corps humain est plus sensible à la narcose (mais ça c’est un autre sujet) et notre matériel aussi passe en fonctionnement intensif.
    Je pensais que les givrages arrivaient plus à partir et moins de 5-6° (j’avais utilisé les mêmes détendeurs à 2° sans soucis…). De plus, détendeurs « eaux froides », on se sent en confiance….
    Et la en utilisation extrême, bim le matériels qui part en vrac, il faut gader les esprits clairs, ne pas se faire entraîner par la pannique, raisonner logique et rester humble face à la nature qui nous accueil…

    Mon récit n’a absolument pas objectif d’apporter une crainte, mais ma conclusion personnelle suivante :
    – préparez vous mentalement à avoir ce genre d’incident, un jour. Préparez votre plan d’actions pour l’avoir au fond de la tête si vous tombez sur cette situation.
    – plongez avec du matériel et montages adaptés (entre la mer l’été à 25° et les carrières, à 6-8° l’hivers, les préparations, matériels et procédures ne sont pas les mêmes).
    – n’oubliez pas de l’évoquer lors de vos briefings ou échanges entre binomes même si le dp n’en parle pas (passé en dessous de 10°, le risque est présent).
    – n’en faites pas une obsession, c’est l’un des facteurs de nos plongées 🙂
    – comme dans toutes les situations où un incident se présente, ne succombez pas à la panique mais à la raison logique…
    – restez humble face au milieu que nous accueil mais qui reste hostile à l’être humain

    Et en un dernier mot, ENJOY !!!

  16. Je n’ai pas eu le temps de lire tous les commentaires mais un point me dérange.
    Pourquoi fermer le bloc à 8m de profondeur.
    En cas d’erreur, de bloc vide et/ou d’autres problèmes ce quî est souvent le cas dans ce genre de situation, c’est le drame ! Risque énorme !
    Je préconise la remontée en surface. Gonflage à toc du stab avant de toucher à un robinet.
    De plus comme déjà précisé prendre un détendeur de secours soit le sien. Soit celui du binôme et dans ce cas garder sa propre détendeur en main par sécurité.
    Enfin cas de stab + étanche peu importe le montage pour un bon plongeur l’utilisation des gondlage doit être modéré et régulière.
    Être attentif au débit d’air dans la bouche ne pas faire d’effort sur une plongée en eau froide et mettre fin à une telle plongée en ça de stress ou de sensations d’accroissement de l’activité cardio respiratoire sont aussi important et pas seulement pour le risque de givrage

    • Merci Binouzeur (rigolo le pseudo 🙂 )!
      Ta préconisation se tient tout à fait. Dans la métode, je préconise le bloc dans la zone des 8 mètres pour permettre au plongeur de faire son palier sur son propre gaz.

      • Perso je préconise toujours la remontée en surface après un incident, même si il semble résolu durant la remontée.
        Il n’y a qu’en surface que l’on pourra tout vérifier, se remettre en sécu et en accord complet avec sa palanquée.
        On a alors 3mn pour décider de redescendre faire les paliers (ou pas si l’incident à engendrer un autre problème) ou d’appeler les secours pour une mise en sécu hors eau.
        J’ai vu un plongeur remonter sur un givrage détendeur en bouche et en panique du coup, c’est le seul cas de « barotraumatisme de l’appareil digestif (intestin-estomac) » que j’ai vu, il a fallu aller rechercher les plongeurs les ramener au bord et les mettre en sécu en attendant les secours, arrivés très vite. Si la palanquée était resté sous l’eau ça aurait été le drame comme dans bien d’autres cas.
        En cas d’incident ou d’assistance on remonte toujours en surface.
        J’ai aussi vu une bouteille se vider en moins de 3mn suite à un givrage, donc faire son palier sur son propre gaz et à priori avec un détendeur probablement fusant ne me semble pas non plus une bonne idée

  17. Bonjour à tous,
    Le 12/08/2015 (déjà), j’ai laissé un avis dans lequel je vantais un accessoire qui me semble indispensable en eau froide, le « stop-flow ». Étant équipé à présent de détendeurs dignes de ce nom et ne givrant pas, j’en provoqué un givrage en début de saison en gravière en faisant fuser le 2ème étage. Le robinet coulissant stoppe net le débit, je n’ai pas touché le secours, j’ai relâché pour une inspiration, refermé, et une apnée de 20 secondes à suffit pour dégivrer. Pas de fermeture de bouteille, pas de panique ni de remontée. Bien sûr, situation provoquée me direz-vous, mais il suffit de manipuler 2 ou 3 fois afin de bien maîtriser l’utilisation.
    Cet accessoire permet une gestion individuelle de l’incident (fondamental) et élimine tous les protocoles de réaction.
    Alors, vous essayez quand ?
    Philippe

    • Merci Philippe,
      oui le stop-flow, c’est un accessoire vraiment très bien pour les eaux froides. Et ça ne coute même pas cher !

  18. Attention pas de stop-flow sans soupape de sécurité sur le 1° étage sinon c’est explosion garantie du tuyau MP, idem si on tente de pincer le tuyau le remède sera pire que le mal. Il faut traiter un PB de givrage à la source càd au robinet et apprendre à les fermer soi-mème sans décapeler ce qui serait encore plus dangereux.

    • Merci Pascal ! Oui, le stop-flow, c’est bien deux éléments : la soupape de sécurité à installer sur le premier étage, et l’obturateur, à installer entre le deuxième étage et le flexible.

  19. D’accord avec Manu et Phil.
    Ils faux diviser et répartir les débit d’air.
    Un étage respiration et un étage équilibrage.
    De plus mettre le mano sur le l’étage le moins sollicité (l’équilibrage) afin de garder la visualisation sur sa réserve d’air.

  20. Bonjour,
    Merci pour la discussion. Je suis étonné que personne ne rappelle que, pour les plongeurs loisirs, la fermeture du bloc n’est pas recommandée suite à des suraccidents provoqués par la fermeture du mauvais robinet…

    • Merci à toi François ! Oui, c’est bien pour cela que je recommande de remonter dans la zone des 8 mètres avant d’entamer éventuellement cette manœuvre.

  21. Merci pour la contribution sur la réponse correcte au givrage du détendeur. Ma sœur doit renouveler son équipement de plongée et acheter un nouveau détendeur de plongée. Il est bon de savoir que si le régulateur se givre, vous devez d’abord effectuer la manœuvre de libération de l’embout.

  22. Bonjour à toutes et à tous,

    Même si l’article de Phil date un peu, je vous livre mon expérience alors que j’étais fraîchement certifié niveau 1 FFESSM.
    Le 13 décembre 2009 en plongée d’exploration, accompagné d’un MF1 dans une gravière alsacienne et équipé du matériel mis à disposition par le club, j’ai fait face à un givrage à 16 mètres de profondeur. A ma surprise, je pouvais continuer de respirer. Nous étions immergés depuis peu de temps et n’avions jamais convenu d’un signe pour communiquer un tel incident. J’ai montré du doigt le détendeur que j’avais en bouche et qui fusait : l’encadrant, vraisemblablement perplexe, m’a fait signe de remonter. Ce que nous avons fait calmement.
    Arrivés en surface, le moniteur a longé le flexible de mon détendeur et a coupé le robinet sur lequel le premier étage correspondant était monté. Nous avons attendu un peu avant de rouvrir le robinet et de redescendre. L’incident ne s’est pas répété.

    Avec du recul, bien des leviers existent pour limiter l’apparition d’un tel phénomène et les plongées en eaux froides doivent nous inciter à les actionner.
    En tout premier lieu, la conscientisation raisonnée du risque de givrage en eaux froides.
    Conscient(e) du risque, il faut être informé(e) :
    – de la configuration matérielle à adopter :
    • une bouteille à deux sorties
    • la répartition des détendeurs, manomètre(s) et direct-system(s) telle que préconisée dans l’article de Phil et étayée dans les commentaires (avec installation éventuelle de stop-flow/valves de surpression)
    • le choix des vêtements de plongée offrant aisance et confort thermique
    • les palmes et masque parfaitement adaptés à sa morphologie

    – de la conduite à tenir avant la mise à l’eau
    • faire preuve d’humilité et écouter son intuition (je ne le sens pas : je ne plonge pas !)
    • gréer et s’équiper calmement
    • acclimater la bouteille et les détendeurs à la température de l’eau
    • intégrer dans le briefing le risque de givrage et la manière d’y faire face (signe, réaction de la victime et des membres de la palanquée)
    • adapter la durée et la profondeur de la plongée en fonction de la température de l’eau

    – de la conduite à tenir pendant la plongée
    • éviter toute situation susceptible d’accroître inutilement la consommation d’air (adapter la vitesse de palmage au(x) plus lent(s) notamment)
    • redoubler de vigilance mutuelle
    • tout signe d’inconfort met un terme immédiat à la plongée

    – de la conduite à tenir après la plongée
    • écouter les impressions de chacun des membres de la palanquée dans une perspective d’amélioration personnelle et collective
    • prendre soin de son matériel ou du matériel confié et le faire réviser selon les préconisations du fabricant

    Cette liste n’est ni exhaustive, ni parfaite, n’hésitez pas à l’enrichir ou à la contredire.
    Gaëtan aka Captain MARES

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