Quelle procédure d’urgence en fin de plongée ?

Quand nous nous apprêtons à plonger, nous écoutons toutes et tous le traditionnel et nécessaire briefing du Directeur de Plongée. Normalement, ce dernier rappelle toujours qu’un parachute de palier est obligatoire pour chaque palanquée, et il s’assure auprès de chacun que cette condition est bien remplie pour chaque groupe de plongeurs. Il décrit ensuite la procédure d’urgence mise en œuvre en cas d’accident, et définit comment chaque palanquée devra signaler si elle trouve dans une telle situation. L’objet de ce billet est de présenter les principales procédures et de faire progresser votre réflexion sur ce point. Comme d’habitude, je suis preneur de vos remarques, critiques, améliorations… c’est dans l’échange que nous progressons !

Le Code du Sport précise dans l’article A. 322-80, que « En milieu naturel, chaque palanquée dispose d’un parachute de palier ». Ainsi, pour une palanquée encadrée par un Guide de Palanquée, seul ce dernier a l’obligation d’en avoir, et pour une palanquée autonome, au moins un des plongeurs composant la palanquée devra être doté d’un S.M.B. (« Surface Marker Buoy »). Néanmoins, je ne peux que conseiller à chacun de s’équiper avec son propre parachute, pour des raisons évidentes de sécurité (et de marquer son nom au marqueur noir indélébile en haut du parachute pour faciliter identification de la palanquée)

En cas d’incident ou d’accident dans une palanquée qui nécessite l’intervention de la sécurité surface, généralement on considère qu’il y a trois procédures à notre disposition. La procédure retenue est toujours décidée par le Directeur de Plongée :

  • Envoi d’un parachute jaune
  • Envoi de de deux parachutes rouges liés ensemble
  • Envoi d’un seul parachute rouge, avec des tractions répétées sur le fil du S.M.B.

L’envoi du parachute jaune

Je cite l’envoi du parachute jaune pour mémoire, son usage étant plutôt réservé aux plongeurs Tek, ou aux plongées très engagées et nécessitant une longue décompression (dans ce cas, le Directeur de Plongée aura prévenu préalablement les palanquées de la nécessité de disposer d’un tel parachute). Son usage implique donc qu’un membre de la palanquée au moins en soit équipé, et que tous les membres sont informés de l’endroit où le plongeur le range ou le clampe sur son gilet stabilisateur. De fait, on voit bien que son emploi implique quelque part que chaque plongeur de la palanquée parte avec deux parachutes, un rouge et un jaune, pour plus de cohérence et de sécurité.

Parachute jaune

L’envoi de de deux parachutes rouges

2 parachutes : urgence !

Une procédure très souvent décrite est celle de l’envoi des deux parachutes pour signifier un accident à la sécurité en surface. Il faut cependant bien faire attention à la manière dont on envoie les 2 parachutes. Bien évidemment, il faut les lancer l’un après l’autre. Je déconseille fortement de lancer les 2 parachutes avec chacun leur bout : On est sûr que les deux ficelles vont avoir la bonne idée de se mélanger et de faire des nœuds… En tout cas, la remontée du deuxième parachute sera perturbée par la présence du premier à proximité. Pour lier les deux engins, je conseille de gréer votre parachute de façon à ce qu’il soit lié à son bout par un mousqueton (on peut donc le désolidariser). On gonfle premier est dès qu’il a fait surface, on désolidarise le deuxième de son bout, et on le clampe à la première ficelle à l’aide d’un mousqueton double (il faut donc penser à en avoir un clampé sur votre stab ou votre parachute : vous le récupérerez avant de le lancer le premier S.M.B.). Il ne reste qu’à le gonfler il coulissera le long du premier bout et pour les plongeurs en immersion, il n’y aura qu’un seul bout à gérer. La sécurité surface verra alors deux parachutes vraiment liés sans erreur possible, et pourra intervenir selon les directives du Directeur de Plongée.

Mousqueton double

L’envoi d’un seul parachute

Cette procédure ne diffère sur le fond pas de l’envoi classique en fin de plongée. La grosse différence est que, une fois que le parachute a fait surface, on opère plusieurs tractions vers le bas pour l’actionner et alerter la sécurité surface. Plusieurs Directeurs de Plongée de ma connaissance utilisent cette procédure et demandent aux plongeurs d’effectuer 3, 5 ou 10 tractions répétées toutes les 30 secondes. J’aime bien ce côté répétitif qui d’évidence alerte la sécurité. En général, le Directeur envoie l’annexe de sécurité (si elle existe avec un bloc de sécurité (gréé, sous pression, mais fermé) à la verticale du parachute qui s’agite pour permettre de l’utiliser en cas de panne d’air.

Parachute de palier rtouge

En conclusion…

Comme on peut le voir, chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients. Je ne sais pas dire si il y en a une meilleure que les autres. Je pense au contraire, qu’elles peuvent être employées ou pas selon le contexte de la plongée : le parachute jaune pour de la plongée très engagée et avec un décompression complexe, les deux parachutes liés pour des plongées avec décompression, mais cette procédure doit être réservée à des plongeurs chevronnés, tant les manipulations sont nombreuses (et nécessitent donc d’être répétées en entrainement technique), et la procédure « parachute simple » pour une plongée avec de l’encadrement classique.

En tout état de cause, si vous ne parvenez pas à exécuter correctement la procédure demandée par le Directeur de Plongée, il reste la dernière que je surnomme la procédure « Démerden-Sie-Sich » : on fait surface avec l’accidenté ou l’assisté, on prévient le bateau en l’appelant et/ou en faisant le signe de détresse en surface (on frappe violemment la surface trois fois avec son bras droit ou gauche tendu en direction du bateau), et on remet la personne mal en point au Directeur de Plongée, qui prendra les mesures nécessaires. Personne ne vous en voudra de ne pas avoir réussi une procédure d’urgence en situation de stress intense.

Et vous, avez-vous connaissance ou mis en œuvre une autre procédure d’urgence en cas d’accident de plongée ? Merci par avance pour vos retours !

J’en profite pour remercier le centre de plongée Apo Dhatu Divers de Koh-Lanta, à qui j’ai emprunté quelques photos sur leur blog.

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