Comment bien faire le check des blocs ?

Dernièrement, une publication sur Facebook a attiré mon attention. Il s’agissait d’un partage d’un article dans le groupe « La plongée et ses accidents. Comment y remédier ? » qui citait un article sur le site Divemonkey, qui s’intitulait « Le 1/4 de tour qui tue« . Cet article a amené un débat (pas toujours très poli), a été partagé près de 100 fois et a amené près de 80 commentaires en 48 heures. Je n’ai pas voulu intervenir dans ces échanges, car le souvenir d’une mésaventure arrivée à un de mes binômes de plongée m’a fait profondément évoluer sur cette histoire du quart de tour. Pour faire un retour d’expérience, en toute transparence, je vais vous conter ici les faits aux quels nous avons été confrontés pour ensuite donner mon analyse et quelques recommandations qui me paraissent de bon sens. Les faits se sont déroulées lors de vacances sur l’Île de Gozo, en Avril 2011, il y a maintenant quelques années.  Nous étions partis en groupe d’amis pour effectuer une semaine de plongée en autonomie totale. La plupart des plongeurs du groupe étaient tous au minimum Niveau 3 (hormis ma fille cadette qui, bien que mineure, avait son niveau 2).

Ce jour-là, nous décidons d’aller plonger sur le site de « Double Arch », magnifique plongée dont le but est d’admirer une arche double posée sur un fond de 35 mètres et qui culmine à 18 mètres. Le plan ci-dessous donne une bonne idée de la topographie des lieux :

Double Arch

Nous gréons donc nos blocs devant le point de mise à l’eau, sur le spot « Washing Machine ». Nous sommes 6 à plonger, et nous décidons de plonger tous ensemble, mais nous formons des palanquées de deux plongeurs pour garantir notre sécurité. Ainsi, nous avons trois palanquées : F. et F. (N4 et N3), E. et J.P. (N4 et N3), pour ma part, je plonge avec S. (ma binôme préférée ). Pendant que J.P. revêt ses habits de lumière, il demande à E.,  son « buddy », de vérifier son bloc. ce dernier bien évidemment accepte, et alors qu’il est face au bloc, vérifie que celui-ci est bien gréé, et qu’il est bien ouvert. Nous terminons notre équipement et nous nous mettons à l’eau par un saut droit dans « Washing Machine ».

Nous partons alors plein nord pour un capelé d’environ 500 mètres afin de trouver l’accord de roche à 15 mètres (la visibilité de la Méditerranée à cet endroit le permet quasiment tout le temps). J.P. est un peu à la traîne, et alors que, sans m’en rendre compte, je palme assez énergiquement, je l’entends « bougonner »… Je m’arrête, S. me rejoint, me dit que je vais trop vite, J.P. me tance verbalement avec ces mots : « Phiphi, on est pas chez les commandos ! ». Je comprends alors que j’ai dû imprimer un rythme trop élevé, et nous nous regroupons tranquillement en prenant notre cap calmement (fort heureusement, il n’y a pas du tout de courant à ce moment-là). Quand nous arrivons à l’aplomb de l’accord de roche à 15 mètres, nous sommes tous regroupés, J.P. récupère son souffle, et nous nous immergeons tous ensemble.

Nous descendons sur 15-20 mètres de profondeur et continuons à nous déplacer plein nord vers la double arche. S. est à mes côtés, F. & F. sont un peu devant nous, tandis que E. et J.P. palment à notre niveau, J.P. étant plus près de moi. Il est équipé d’une console regroupant son compas, son manomètre et un profondimètre. Un détail attire mon attention, sans que j’en tire la bonne conclusion : à chaque inspiration, je vois l’aiguille de son manomètre bouger et se stabiliser lors des expirations. Comme nous sommes sou l’eau, l’immersion a dû endommager un de mes deux neurones, et je me dis qu’il doit être toujours un peu essoufflé… Je fais donc un petit signe à S. Et je reste bien à côté de lui, « au cas où ».

Nous arrivons sur l’arche double, le spectacle est magnifique, elle est majestueuse, l’ambiance est irréelle. Un gros banc de barracuda évolue sur la partie haute, tandis que de gros mérous sont posés sur le fond. Vient alors le moment du retour, l’ensemble des plongeurs prend cap au sud et nous reprenons notre palmage tranquillement pour rejoindre « Washing Machine ». Quand nous y parvenons, nos ordinateurs nous indiquent un palier de sécurité (ou plutôt de confort ) de 3 minutes que nous effectuons regroupés à 3 mètres. Au bout de quelques secondes, J.P. me fait signe qu’il n’a plus d’air, je réagis immédiatement et lui passe mon détendeur de secours (j’ai aussi été content d’avoir un octopus réversible – sans faire de pub, il s’agit du modèle ABS Aqualung – car je ne me suis pas posé de question sur la présentation de l’embout). Nous terminons le palier tranquillement tous les 6, sans que J.P. ne panique.

De retour en surface, nous rejoignons le bord et nous échangeons tous avec J.P., comment se fait-il qu’il ait fait cette panne d’air, pourquoi n’a-t-il pas surveillé sa consommation. Nous ne comprenons pas bien, je suis assez mécontent car ce genre de mésaventure ne doit jamais arriver… En dégréant mon matériel, j’entends J.P. s’esclaffer : quand il a voulu fermer son bloc, il n’a eu besoin que de faire un petit 1/4 de tour sur sa robinetterie ! Son bloc n’était donc qu’à peine ouvert, et il a pu « miraculeusement » faire toute la plongée avec un débit d’air restreint (peut-être son détendeur de légende lui a permis de ne pas sentir de gêne respiratoire !).

Alors que s’est-il passé ? En rediscutant de tout cela entre nous autour du traditionnel apéro de fin de journée des plongeurs, nous avons identifié une explication : J.P. a correctement gréé son matériel et ouvert son bloc, puis fait un quart de tour. Quand il a demandé à son binôme E. de le vérifier, il était face au bloc (et non pas derrière), lui-même en train de s’équiper, et donc peut-être pas ultra concentré en faisant la vérification. Pensant ouvrir le bloc, il l’a refermé et a effectué lui aussi le fameux 1/4 de tour de « sécurité » qui a à peine ré-ouvert le bloc. Ceci explique pourquoi j’ai vu l’aiguille du manomètre bouger à chaque inspiration de J.P. pendant notre explo… Bref, nous avons frôlé un accident plus grave, mais personne n’a été blessé, ce qui est l’essentiel à mon sens.

Donc, comment éviter qu’une telle mésaventure ne se reproduise ? Voici , en vrac, quelques règles de bon sens qu’il convient selon moi de suivre :

  • On doit vérifier le bloc de son « buddy » comme si c’était le sien : on se place derrière la bouteille et on vérifie les éléments un par un (détendeur principal, octopus, Direct-system, mano).
  • On vérifie que le bloc est bien ouvert, et on abandonne ce geste d’un autre temps qu’est le 1/4 de tour de sécurité (celui-ci n’a jamais été inscrit dans un support de formation et n’est qu’une transmission d’un usage datant d’une époque ou les robinetteries étaient capricieuses).
  • On peut aussi effectuer 5 cycles respiratoires en surface en vérifiant le mano pour s’assurer que l’aiguille n’a pas de mouvement bizarre.
  • Le « bubble-check » à trois mètres peut aussi être l’occasion de cette ultime vérification.

Personnellement, lorsque je manipule un robinet, je me place mentalement devant, et je sais que je ferme le robinet si je tourne la molette dans le sens des aiguilles d’une montre, et que je l’ouvre si je la tourne dans le sens contraire.  Malheureusement, je sais que tout le monde n’a pas la même approche cognitive, et que pour certaines personnes cela peut s’avérer compliqué.

J’ai aussi adopté une technique lorsque nous plongeons en groupe : je désigne un plongeur chargé de vérifier systématiquement tous les blocs avant la mise à l’eau des plongeurs, lorsqu’ils sont équipés (ainsi, le vérificateur est bien positionné derrière le bloc et peut vérifier comme si il gréait lui-même).

Et vous, avez-vous des préconisations quant à ces vérifications de bonne ouverture des blocs ? Merci d’avance pour vos retours !

22 réflexions au sujet de “Comment bien faire le check des blocs ?”

  1. Très intéressant et très instructif. Merci Philippe d avoir partagé cette expérience! Sois certain que perso j’en ferai bon usage. 😉

    • De rien Anne, c’est du partage d’expériences (bonnes ou mauvaises) qu’on progresse ! 😉

  2. Merci pour cet article. Voici mon opinion.
    Pour moi, la vérification doit d’abord être PERSONNELLE ! (Hors encadrement, où l’encadrant va évidement vérifier le matériel).
    Tu respires dans ton détendeur (au moins 4 fois) en vérifiant ton manomètre (branché sur le même 1er étage). Si l’aiguille bouge, le bloc est mal ouvert. Tu vérifies ton deuxième détendeur uniquement en respirant (car généralement, aucun manomètre n’y est relié). Tu vérifies également que la stab se gonfle bien.
    Pour le 1/4 de tour, cela évite d’avoir un robinet qui reste coincé ouvert. Les robinets des blocs étant manipulés régulièrement, il ne devrait pas y avoir de soucis de ce genre, donc le 1/4 de tour peut être supprimé, je suis d’accord.

    • Merci Guillaume ! Perso je demande aux plongeurs que j’encadre de se checker mutuellement, et je leur pose systématiquement la question si ils l’ont fait, ensuite je vérifie. Attention, il y a des fois où l’encadrant ne vérifie pas…

  3. « Malheureusement, je sais que tout le monde n’a pas la même approche cognitive, et que pour certaines personnes cela peut s’avérer compliqué. »
    Je pense que le mal vient de là !!! mais que faire ? Ce ne sont pas nos mitigeurs de salle de bain qui vont nous y aider !!!! 🙂
    Sur certains robinets (âgés) une bande rouge apparaissait lorsque le robinet était ouvert : une indication supplémentaire indicatrice et intéressante mais oubliée aujourd’hui.
    Le contrôle par plusieurs inspirations profondes, avant la mise à l’eau, me semble être une bonne solution. Si le mano est branché sur le même premier étage que le détendeur second étage, l’oscillation de l’aiguille doit attirer l’attention du plongeur. Attention alors au robinet du second détendeur, qui dans mon cas est mon principal, qui peut être lui aussi fermé ou mal ouvert.
    Le 1/4 de tour n’est qu’une source d’erreur aujourd’hui. Bannissons le et surtout ne le transmettons plus aux petits nouveaux qui pourraient le faire par mimétisme.

    • Merci Joël ! Moi, je suis daltonien, je n’ai jamais réussi à me débrouiller avec les fameux robinets (cressi je crois) où il y avait le changement de couleur ! Pour le reste, on est d’accord !

  4. Salut Phil ,

    Merci pour le partage de l’expérience ! Personnellement je me place derrière mon buddy pour faire le check de l’ouverture et c’est une des techniques que tu cites. Je l’utilise car elle fait appel à la plasticité cérébrale (mémoire d’un geste qui est devenu un automatisme). Je checke mais ne « réfléchis » plus. Un peu comme en voiture, tu passes les vitesses sans t’en rendre compte. Arrivé au bureau le matin, tu serais incapable de dire combien de fois tu as passé la seconde vitesse, et pourtant tu l’as bien fait un paquet de fois ! Le fait de se mettre derrière garanti de faire le geste dans le bon sens si l’automatisme est ancré. En gros je fais confiance à mon subconscient et aux réflexes ! Quand je suis devant mon buddy et que je fais le check, il y a quelque chose qui ne va pas et qui met mes sens en alerte. C’est ce que j’apprends à mes élèves : de toujours se mettre derrière pour l’ouverture de la bouteille. J’ai remarqué que les PN1 très vite ne se trompent plus car ils font toujours le geste dans le même sens tu peux vérifier ça sur 3 séances). @+

    • Merci Marc-Antoine,
      c’est exactement ce que je fais et ce que je préconise. On n’est pas tous égaux avec la latéralisation et la plasticité cérébrale, donc, le plus simple est toujours de se mettre derrière le bloc ! Tu as bien raison ! C’est ce que j’enseigne aussi à nos stagiaires Niveau 1.

  5. Bonjour. Je tente d’apporter quelques précisions matérielles, ainsi que mon humble point de vue de « vieux » plongeur (63 ans). Bien entendu, je ne détiens pas la vérité, je vous soumets juste mon point de vue.
    – les robinets avec anneau rouge indiquant fermé (rouge=danger) sont ceux de mon 15L Spirotechnique d’il y a 25 ans, et que j’utilise toujours; mais je reconnais que je me fie peu à ce signal.
    – le fait que l’aiguille du manomètre baisse significativement lorsque l’on inspire n’est pas pour moi un signe obligatoire de robinet mal ouvert. J’ai un détendeur Cressi-Sub F4 (étrier, piston compensé), qui lui aussi a 25 ans, qui fonctionne toujours correctement (mais pas par rapport aux normes CE), et qui présente cette caractéristique (est-ce un défaut?, de conception?), même si la robinetterie est totalement ouverte. Je ne l’utilise plus, mais je ne suis pas sûr que tous les détendeurs utilisés actuellement soient exempts de cette caractéristique de réponse.
    – j’enseigne toujours le 1/4 de tour, en le justifiant (et non par mimétisme): pouvoir facilement s’assurer que le robinet n’est pas bloqué. S’il est bloqué, on ne sait dire ouvert ou fermé, et dans un contexte d’incident cela peut donc augmenter le stress potentiel. Attention, il y a toujours des « gros bras » dans un club ou dans une structure, et qui bloquent facilement les robinets! Il me semble que d’éliminer un cas de doute (est-il ouvert ou fermé?) est toujours une bonne chose, ainsi que de réduire le risque lié aux « gros bras ». Si le robinet bouge, c’est déjà un premier point acquis.
    – se mettre derrière le bloc pour tester n’est par toujours possible, notamment lorsque l’on est sur un bateau très « peuplé ». Je reconnais que, quel que soit la position, ne n’ai à ce jour pas eu de problème pour vérifier qu’un bloc était bien ouvert: je dévisse à fond puis le 1/4 de tour. Mais je vais essayer de prendre en compte l’expérience de Phil pour voir comment améliorer mon fonctionnement et réduire le risque. Si je trouve une solution miracle je vous en informerai 🙂
    Bien cordialement, Jean-Louis.

    • Merci Jean-Louis ! C’est vrai que les gros bras et les stressés sollicitent beaucoup les robinetteries !

  6. Bonjour à tous,
    autre retour d’expérience, plongée sur le TOGO (57mètres) avec un N3 qui est équipé d’un mano et d’une sonde de pression (2 premiers étages). Gréage du gilet plus test a quai et embarquement sur le bateau. Mise a l’eau, descente dans le bleu arrivé sur le TOGO signe d’essoufflement de mon binôme, pas le temps de bricoler en bas, remonté assistée. vers 20 mètres, il décide de passer sur sont secours et la miracle il respire mieux. Constatation en surface, robinet peu ouvert, il a pût respirer grasse à un détendeur de légende également .
    constatations et remarques :
    – pour moi être devant ou derrière le bloc ne change rien, il faut pouvoir faire les deux en fonction de la configuration du bateau;
    – comme en conduite la force de l’habitude fait faire des erreurs, rester vigilant;
    – aucun signe homologué pour dire je respire mal (ce n’est pas une panne d’air ni un essoufflement);
    – pour ma part après avoir gréer mon gilet et fais les test d’usage, je ferme les robinet et vide les tuyaux, comme ça dès la mise en bouche du détendeur pour basculer ou sauter, je m’aperçoit que mes robinets sont fermés.
    – quelque soit l’indicateur de pression ils réagissent de la même façon, aiguille qui bouge ou pression qui passe a zéro. enseigner cette panne au delà du niveau 1 serais intéressant;
    – les ordinateur connecté vous fait payer les écarts de pression violents pendants les plongées du lendemain (MARES ICON HD);
    – j’ai le 1/4 de tour automatique depuis que mon N1, difficile de s’en défaire.
    j’espère amener ma pierre à l’édifice et ne pas enflammer de discussions trop vive
    bonne bulles à tous

    • Merci Rouquin Pèlerin ! Pas d’inflammation ici, soit tranquille, c’est un espace de partage modéré par moi ! 🙂
      En tout cas merci pour ton retour d’expérience !

  7. Sympa l’article.
    Je l’ai vu egalement mais vu les commentaires, je n’ai pris au débat.
    Par contre, cela m’a fait me poser la question : que préconise les 2 fédés que je pratique? J’envoie donc l’article à 2 copains, l’un E4 et l’autre owsi (++)…
    Et les retours sont semblables : rien ne dit d’un côté ou de l’autre de le faire.
    Et les retours sont identiques, à se poser la question pour une config loisir (monobloc) quel est l’intérêt versus le risque (sans donner d’avis catégorique mais la même idee de réflexion 😉 )
    J’ai bien aimé ton récit factuel car c’est l’idée du cas d’école que j’ai prévu de discuter avec mes élèves sur ce sujet (compris dans le autochecks..)

    • Merci Sébastien ! Comme quoi on peut ériger en dogme une pratique issue de l’usage !

  8. Merci beaucoup pour ce partage d’expérience!
    C’est très instructif!
    De mon côté, j’ai constaté que « ouvert en grand » sur des bouteilles de club La viserie avait tendance à se gripper après les profondes.
    D’où une ouverture avec 1/4 vers l’arrière désormais systématique de ma part.
    Ceci étant l’ouverture et le Check final plus globalement est La responsabilité de chaque plongeur autonome… d’où le autonome…;-)
    Heureusement qu’il ne s’est pas blessé, pour une histoire de robinet ce serait trop c**!

    • Merci Morgan ! Pour éviter que les robinets ne grippent, je conseille un démontage systématique et complet à chaque inspection visuelle du bloc, avec passage à la cuve à ultrasons pour nettoyer les éléments.

  9. Bonjour et merci pour ce partage d’expérience.
    Quelques remarques en vrac 😉 :
    – Au titre j’avais crû qu’il s’agissait des robinet 1/4 de tour qui heureusement ont quasi disparus.
    – je me suis vite lassé du long fil de commentaires sur FB
    – Sur près de 3000 plongées en milieu naturel il m’est bien arrivé 1 fois de me retrouver à l’eau avec bloc complètement fermé par un marin maldivien qui avait crû bien faire en me refermant mon bloc que j’avais sur le dos juste avant mon saut. Il n’a plus recommencé quand je lui est ordonné de se mettre à l’eau pour me le rouvrir 😉 (bien qu’étant habitué à manipuler moi-même mes robinetteries en immersion, formation tek).
    – Intervenant très régulièrement en fosses de plongée (3 à 4 fois par semaine), parfois des robinets sont bloqués complètement ouverts car fort coup de poignet du plongeur. Cela nécessite de les vider complètement pour libérer l’étrier. Le 1/4 de tour ou moins permet d’éviter ce blocage.
    – Procédure des contrôles avant plongée : cas des N1 je vérifie leurs blocs, cas des N2 et plus (en autonomie) : pas de manipulation de la robinetterie du binôme mais contrôle du bon fonctionnement de l’inflateur avec un œil sur le mano et de la purge haute, ceci équipés et face à face. Les autonomes sont responsables de l’ouverture de leur propre bloc et doivent en être conscient. Une manipulation erronée pourrait elle être considérée comme une mise en danger ??
    – Bien sûr et pour l’avoir testé, un coup de débit rapide et bref (inflateur ou détendeur) entraîne bien un mouvement de descente de l’aiguille du mano quand la robinetterie est faiblement ouverte. Ce qui n’est pas le cas quand le robinet est grand ouvert (même avec 1/4 de tour).

    En dehors de cette réflexion sur l’ouverture des robinetteries, voici quelques autres remarques perso à la lecture de ton CR et des réponses données :
    1- de mémoire il me semble que dans le livre ‘Plongée Plaisir N1’ d’A. FORET le 1/4 de tour est indiqué. A vérifier…
    2- Relecture du MFT de la FFESSM, et particulièrement de la compétence n°1 pour chaque niveau : pas précisé de manipuler la robinetterie des autres plongeurs.
    3- « à chaque inspiration, je vois l’aiguille de son manomètre bouger » : depuis que cela m’est arrivé en tant que jeune N2 (1996), j’enseigne à tous mes élèves la signification de cette alerte et la règle à appliquer : passer sur l’octopus de son binôme, celui-ci se chargeant d’ouvrir le bloc correctement, puis avant de remettre le détendeur principal le faire fuser en observant l’aiguille et inspirer dessus (m’est aussi arrivé que bloc parfaitement ouvert l’aiguille descendait à chaque inspiration : filtre brisé à l’intérieur du 1er étage ! suite à un choc non constaté).
    4- « … content d’avoir un octopus réversible … car … pas posé de question sur la présentation de l’embout » : la plongée étant la seule activité humaine où notre survie nécessite qu’à tous moments et en toutes circonstances on puisse inspirer immédiatement sans gène particulière, il est impératif que tout plongeur sache donner de l’air correctement à un autre plongeur en un geste réflexe. Et donc le 2ème détendeur doit être fixé sur la stab de façon que même les yeux fermés et en 2 secondes il soit présenté sans effort et dans le bon sens. AMHA 2 dispositions sont valables, et 1 beaucoup trop largement répandue l’est nettement moins.
    5- « … désigne un plongeur chargé de vérifier systématiquement tous les blocs avant la mise à l’eau des plongeurs… » : en cas d’erreur(s) de ce plongeur et d’accident(s) : quid de la responsabilité de l’encadrant ??
    6- « aucun signe homologué pour dire je respire mal… » : est bien si, c’est le signe panne d’air. Egalement quand on inspire de l’eau par son détendeur. Nous ne sommes pas équipés de branchies ;))

    Bonne lecture et réflexions approfondies pour se rapprocher d’un Do It Right
    Bons ploufs

  10. Cet article a été publié il y a quelques temps mais je vais quand même y aller de mon petit commentaire 😉
    Le problème est que les contrôles sont faits par des personnes qui font cela d’une façon automatique et qui s’y implique peu (la routine) et SANS communication. Tout contrôle amenant à une constatation d’un robinet non ouvert devrait amener une question : tient ton robinet est fermé ? L’échange permettrait de sortir de la routine et réveillerait mentalement le contrôleur et le contrôlé. Un des commentaire précédant ou la personne dit le faire par automatisme sans réfléchir montre la source du problème. En aviation, les checks sont fait à voix haute et à deux personnes. Là le contrôleur est seul dans sa viscosité mentale : il est autant susceptible à l’erreur que le contrôlé.

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