les 5 qualités d’un (bon) moniteur

En août 2018, j’avais publié un billet tentant de lister les dix qualités qu’un (bon) Guide de Palanquée se devait d’avoir. Cet article, inspiré d’une publication de Gaël Chatelain, bloggeur bien connu dans le monde du management, m’avait permis d’échanger avec bon nombre de plongeurs/plongeuses et de moniteurs/monitrices. L’idée saugrenue m’est donc venue d’écrire le même genre d’article mais appliqué cette fois au moniteur(trice) de plongée FFESSM. Il faut bien entendu prendre ce que je vais vous soumettre avec du recul, un peu de bonne humeur, et surtout de la bienveillance !

Par essence, un moniteur de plongée se doit d’être à la disposition de ses stagiaires : les apprenants ne savent pas initialement réaliser les gestes techniques demandés par un diplôme ou une qualification. Il est donc normal de les voir commencer par ne pas réussir les exercices demandés. Par contre, la pédagogie du moniteur doit leur permettre de progresser sur un rythme compatible avec celui de la formation suivie. Ainsi, au-delà de devoir posséder et décliner la bonne pédagogie, le (bon) moniteur (j’emploie ici le terme générique qui doit s’appliquer aussi bien à un homme qu’à une femme, je ne voudrais pas être taxé de sexisme ) doit posséder des qualités complémentaires. J’en ai dénombré cinq, je vous propose de vous les lister ci-dessous :

  1. Un (bon) moniteur est factuel : il sait expliquer les conditions de réalisation d’un exercice, donne du sens à son stagiaire, et explique clairement les critères de bonne réalisation du geste attendu. Ainsi, il saura débriefier son stagiaire sur les réussites obtenues et les difficultés rencontrées sans jamais entrer dans du ressenti ou de l’affectif. Il sait ainsi dire clairement et directement à son élève si l’exercice est réussi, et quels sont les axes sur lesquels il faut travailler.
  2. Un (bon) moniteur doit être bienveillant : Comme dit plus haut, il est normal qu’un élève puisse ne pas réussir du premier coup un exercice. Le moniteur doit voir en elle ou lui un futur plongeur avec des compétences et des aptitudes en cours d’acquisition. Il doit être capable de dire ce qui ne va pas, de mesurer la progression d’ores et déjà réalisée, et de mesurer le chemin restant à parcourir pour acquérir les savoirs (savoir-faire et savoir-être). Il ne porte pas de propos dégradants par rapport aux réalisations de son élève.
  3. Un (bon) moniteur est exigeant et rigoureux : Il ne doit pas considérer qu’un geste technique à peu près bien réalisé correspond à l’attendu tel qu’écrit dans le Manuel de Formation Technique. A contrario, il ne doit pas non plus attendre la perfection dans la résolution d’une situation par son stagiaire. Sa rigueur s’inscrit aussi dans le fait qu’il tient lui-même ses pratiques à jour, qu’il maintient ses connaissances au niveau attendu, et qu’il s’adapte a contenu à enseigner, surtout quand celui-ci évolue.
  4. Un (bon) moniteur se remet constamment en question : Ce n’est pas parce qu’il enseigne d’une certaine façon un geste technique que c’est la manière définitive de le faire. Il cherche toujours de nouvelles voies pour enseigner, utilise (quand il le peut) de nouveaux outils pédagogiques, et remet sur le métier, dès qu’il le peut, ses progressions pédagogiques, afin de les « challenger ». De cette façon, il propose toujours des contenus de formation ludiques, intéressants et adaptés à son élève, en fonction de son âge, de son aisance, et de sa capacité d’apprentissage.
  5. Un (bon) moniteur est exemplaire : il  est honnête et incorruptible, il explique à ses stagiaires ce qu’il va faire, et surtout il fait ce qu’il a dit. Il met en œuvre strictement ce qu’il a enseigné (cela vaut notamment pour les à-côtés de la plongée). Il ne délivre un diplôme que lorsque les attendus sont bien réalisés, en particulier il ne délivre pas de diplôme de complaisance, et utilise la même échelle de valeur pour évaluer tous ses stagiaires. Bref, le (bon) moniteur a une attitude congruente : il exprime ce qu’il voit et ressent, dit la vérité, et tient compte des autres personnes et de la situation dans laquelle il se trouve.

Pour mémoire, la FFESSM a mis en place une charte que tout moniteur s’engage à respecter dès l’obtention de son sésame. En effet, elle est signée par le récipiendaire à la délivrance de son diplôme. Comme il s’agit d’une charte, c’est un écrit solennel qui engage les deux parties sur l’honneur. En substance, cette charte déclare que :

  • La FFESSM s’engage à valoriser les qualifications du MF1, à permettre aux MF1 d’actualiser leurs connaissances, et de privilégier les MF1 dans les actions qu’elle entreprend.
  • ‘Chaque MF1 s’engage moralement à appliquer les cursus de formation en vigueur, à respecter la réglementation en vigueur, à être un vecteur de la défense de la Charte du Plongeur Responsable (promue par l’association de défense des océans Longitude 181), à respecter les conditions de sécurité et de mettre en œuvre les moyens pour cela, et à actualiser ses connaissances pour pouvoir continuer à jouir en conscience de son statut.

Le dernier paragraphe de la charte est, à mon sens le plus important. Il rappelle que le MF1 est le représentant de la FFESSM, qu’à ce titre, il doit être exemplaire pour la jeunesse, les plongeurs et les autres moniteurs. en toute circonstance, son comportement doit être en cohérence avec sa charge. Il doit faire preuve de savoir-vivre, et rechercher la conciliation pour favoriser la bonne entente et la cohésion. il ne doit pas diffamer qui que ce soit parmi ses congénères ou au sein des instances dirigeantes de la FFESSM. En clair, il est l’image de ce que veut être la fédération : sérieux, accessible et compétent.

De fait, vous l’aurez bien compris, j’ai repris, peu ou prou, les items de cette charte dans mon énumération, et je pense que tout le monde est à même de comprendre que cette charte mise en place (et dont la dernière mise à jour date déjà de juin 2011) est plus lourde de sens qu’elle n’en a l’air au premier abord ! Il me paraît donc indispensable ou tout au moins souhaitable que chaque moniteur, ou responsable technique, ou encore président de club l’ait constamment à l’esprit et s’assure de sa mise en œuvre (j’écris bien entendu cela sans arrière-pensée d’aucune sorte, ni volonté de donner des leçons de morale).

Et vous, voyez-vous d’autres qualités indispensables à un moniteur ? Merci par avance pour vos retours !

6 réflexions au sujet de “les 5 qualités d’un (bon) moniteur”

    • Oui Laurent ! Quand que ça reste en meringues (ou en cannelés pour ma part), ça passe dans l’épaisseur du trait ! 😉

        • blague à part, je fais référence à des situation vues, où le moniteur forme un ami et a beaucoup de mal à ne pas valider les compétences, tant l’affect prend le dessus…

    • Merci Anne ! Oui, je n’ai pas cité l’humilité, car celle-ci doit faire partie intégrante de l’attitude du Guide de Palanquée, et comme tout moniteur est nécessairement guide….

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