En cette période hivernale, beaucoup de plongeurs et de plongeuses réfléchissent aux achats qu’ils vont effectuer en vue de leurs futures plongées. Parmi ces investissements, figure l’acquisition d’un phare ou d’une lampe de plongée. En une dizaine d’année, les évolutions ont été très grandes concernant la technologie des phares, aussi bien du côté des batteries (pour fournir l’énergie électrique) que des ampoules (pour la lumière)… Je ne souhaite pas produire ici un argumentaire de vente, mais plutôt apporter des éléments de choix aux plongeurs qui s’apprêtent à dépenser une somme rondelette pour un objet qui ne va leur servir qu’une trentaine de minutes par plongée…
En premier lieu, la technologie des batteries a profondément évolué en 10 ans. Ainsi, nous sommes passés de phares s’appuyant sur une technologie de batteries au plomb, puis Nickel-Cadmium (NiCd) qui présentaient de gros problèmes de durée de vie (le fameux effet mémoire qui diminuait l’autonomie de la batterie au fur et à mesure des recharges), pour ensuite manipuler des phares avec des accus Nickel-hydrure métallique (NiMH) qui « supprimaient » cet effet mémoire, mais qui présentaient des soucis d’entretien (il fallait systématiquement s’assurer que l’accu conservait une charge électrique minimum, même pendant une période de non-utilisation, au risque de voir ses accus subir une décharge violente, les rendant inutilisables). Aujourd’hui, il est courant de trouver des accus Lithium-ion (Li-ion) qui semblent supprimer les désavantages du NiMH, mais qui ont une puissance en pointe deux fois moindre.
De même que pour les batteries, les technologies d’ampoule ont profondément évolué. Nous sommes passés de technologies Halogène à des ampoules HID puis à des LEDs toujours plus performantes. Sur les lampes, il faut comprendre 2 concepts :
- La couleur de la lumière (qui s’exprime en Température de couleur, soit en °Kelvin, ou °K)
- La mesure du flux lumineux d’un éclairage (qui s’exprime en lumen, ou lm)
Plus la température de couleur de l’éclairage utilisé se rapprochera de la lumière du soleil, plus votre phare sera en mesure de vous restituer les « vraies » couleurs des coraux ou des poissons observés. D’autre part, il ne faut pas oublier que, contrairement à la « compréhension » commune le bleu est plus chaud que le rouge (une flamme bleue a une température plus élevée qu’une flamme jaune). Mais plutôt que de faire un long discours, je vais m’appuyer sur le schéma ci-dessous, extrait de l’excellent illustra-pack de Alain Foret, qui présente parfaitement bien la notion de température de couleur et la rattache aux technologies d’ampoule :
Ainsi, on voit bien qu’une ampoule halogène vous donnera une lumière à dominante jaune, tandis que ampoule LED ou HID vous donnera une lumière blanche voire bleutée, plus on montera en température de couleur.
On avait l’habitude de parler de la puissance lumineuse en puissance électrique consommée (ainsi on disait : « J’ai un phare halogène 50 W »), avec les technologies actuelles, cela n’a plus de sens. Pour pouvoir comparer des ampoules de technologies différentes, il faut comparer les lumens produits par l’ampoule et les lumens produits par watt consommé. Le petit tableau ci-dessous résume mon propos :
Ampoules | |||
Halogène | HID | LED | |
Durée de vie (en heures) | 100 | 2 000 | 20 000 |
Rendement (en lm/W) | 25 | 75 | 100 |
Température de couleur (en °K) | 4 000 | 5 500 | 6 000 |
Mise en œuvre | Simple | Très complexe | Complexe |
Résistance aux chocs | Mauvaise | Bonne | Excellente |
Avec ce petit tableau, nous sommes donc en mesure de déterminer l’autonomie et la puissance lumineuse entre les trois technologies.
Quelques autres critères doivent être pris en compte dans le choix d’un phare. Ainsi le poids du phare ne doit pas être négligé ! (au -delà de l’adaptation du lestage que cela implique, porter à bout de bras un phare dont le « poids » dans l’air est de plus de un kilogramme peut s’avérer fatigant. De même, l’encombrement est un critère à prendre en compte, certains plongeurs (dont je fais partie) aiment les phares déportés car l’encombrement se retrouve limité à la tête d’ampoule du phare.
Aujourd’hui, tous les phares en vente présentent une autonomie permettant sans problème d’effectuer une plongée complète avec le phare allumé d’un bout à l’autre de la plongée. Le critère de l’autonomie ne doit donc être pris en compte que si vous souhaitez pouvoir ne pas rechercher votre phare entre 2 plongées ! Il convient quand même de faire attention au temps de rechargement des accus pour ne pas être handicapé sur la deuxième plongée de la journée avec un phare non rechargé !
Un bon critère de choix pour vous est aussi de pouvoir répondre à la question « Quel type de plongeur suis-je ? ». En effet, si vous n’effectuez que 5 plongées par an, dans des eaux chaudes et limpides, il ne sera peut-être pas nécessaire d’investir dans un phare à 1 000 € (à moins que vous ne souhaitiez vous faire plaisir). Par contre si vous effectuez une cinquantaine de plongées par an, dans environnements variés (eau douce, eau salée) et avec des visibilité différentes, il peut être intéressant de porter attention à l’investissement que vous aurez à effectuer. N’oubliez pas qu’un phare de plongée est un investissement que vous allez effectuer pour 5 à 10 ans, prenez donc le temps de la réflexion, et n’hésitez pas à tester vous-même les phares dont vous envisagez l’achat.
Je n’ai volontairement pas parlé du budget comme d’un critère de choix, car c’est bien entendu le fil directeur de votre choix. N’hésitez pas à apporter vos commentaires à ce petit article afin de l’enrichir de vos expériences et choix personnels !
Bonjour monsieur Jourdren et merci pour ce nouvel article! J’ai juste une petite remarque à apporter si je peux me permettre, tu ne parles pas des lampes leds avec piles qui peuvent être une bonne alternative au accus notamment en croisière lorsque le courant n’est pas toujours dispo. De plus on peut toujours utiliser des piles rechargeables! Voilà mon petit point de vu pour le reste tout est clair!
Salut M. Le Cam !
effectivement, j’ai passé sous silence les lampes qui utilisent des accus au format pile. La plupart du temps on utiliser des accus NiMH mais dans ce ce cas il faut faire très attention à disposer d’un bon chargeur et aussi à la capacité en mAh de ces accus pour ne pas les « mettre à plat » en quelques dizaines de minutes !
Merci encore pour ce commentaire très constructif ! 😉
Les leds sont l’avenir de la lampe/phare de plongée et certaines marque comme Ferei ne propose plus que ça. Meilleure autonomie et rendement, les Led sont vraiment remarquable.
Stéf
Plongeur loisir
Bonjour Stéf,
effectivement, les LEDS semblent avoir pris le lead sur le marché du phare de plongée, et elles ne cessent de s’améliorer, pour un encombrement, un poids et une autonomie sans comparaison !
Merci pour votre retour