Plongées au Pays Léonard (en terres carantécoises) – Splujadennoù e Bro Leon (en karanteg)

Chaque année, avec mon club, le GEASM, nous effectuons une sortie plongée sur le week-end de l’Ascension. En général nous choisissons une destination pas trop lointaine de notre camp de base, et cette année, nous avons décidé d’aller tremper nos palmes dans la région où je puise mes origines depuis plus de 10 générations, à savoir le « Bro Leon », ou Pays Léonard, et plus particulièrement en Baie de Morlaix (qui sans conteste, ni chauvinisme aucun, est la plus belle baie du monde, comme chacun le sait ). Nous nous sommes appuyés sur les moyens techniques de la structure « Carantec Nautisme« , située sur la plage du Kélenn. L’objet de ce billet est donc de vous relater cette sortie, et peut-être de vous donner aussi envie d’aller y plonger ! Cette sortie club rassemble en général une petite trentaine de passionné(e)s et est plutôt orientée vers les nouveaux diplômés du club (notamment les plongeurs Niveau 1 pour qui ce sont souvent les premières bulles en mer, et les PA20/PE40/Niveau 2 qui découvrent les joies de l’autonomie et de la profondeur). J’avais pris en charge l’organisation de cette escapade subaquatique, avec l’aide de mon ami P. Une telle activité n’est pas de tout repos, en effet, il convient de trouver de quoi loger et nourrir des plongeurs affamés après leurs explorations ainsi que les personnes qui les accompagnent.

Le centre de plongée de Carantec donne directement sur la cale de mise à l’eau à l’est de la grande plage du Kélenn, bien connue des carantécois et des carantécoises. Le local est un grand hangar dans lequel on trouve des vestiaires (hommes/femmes) ainsi qu’un espace douche. Le centre dispose de plus d’un séchoir à combinaisons, très utile pour ne pas à avoir à renfiler un vêtement humide le matin ! De plus, il y a un grand parking qui permet de se garer facilement à proximité du centre. Sur les moyens techniques, nous avons bénéficié de la grande barge du centre, qui peut accueillir confortablement 30 plongeurs !

L’intérêt de plonger en Baie de Morlaix réside dans le fait que quelles que soient les conditions météorologiques, le Directeur de Plongée peut réussir à trouver un spot pour s’immerger à l’abri du vent ou des courants. De plus, il n’y a pas moins de vingt sites de plongée à moins de trente minutes de bateau depuis le départ de la cale, et pour finir, les sites sotn très variés, allant du tombant, aux plaines de sable avec des patates de roche isolées. Enfin, l’environnement maritime de La Manche est des courants incessants tantôt vers l’est, tantôt vers l’ouest, est propice à une explosion de vie, notamment sur la faune fixée ! Vincent, le directeur du centre, fait partie de ces professionnels que j’apprécie particulièrement : il ne laisse rien passer du point de vue de la sécurité, est extrêmement attentif à tout ce qui peut se dérouler, et reste « cool » dans son attitude. Un autre point que j’ai beaucoup apprécié, c’est le fait que Vincent ait été systématiquement accompagné par un bénévole du club de plongée de Carantec, pour le seconder sur la sécurité du navire. De plus, nous partions systématiquement en trainant une annexe qui permettait à Vincent de « récupérer » rapidement et facilement les palanquées qui pouvaient émerger à distance du bateau (ce qui est arrivé quelquefois, et pas seulement aux nouveaux diplômés ).

Nous avons plongé du jeudi 30 mai au dimanche 2 juin, à raison de 2 plongées par jour, sauf le dimanche, soit un total de 7 plongées. Une chose a été particulièrement appréciée de nos plongeurs : les horaires de rendez-vous sont fixes (09h00 le matin et 14h00 l’après-midi). Comme je l’ai indiqué dans le précédent paragraphe, on peut toujours trouver un spot protégé du courant. D’autre part, notre week-end prolongé s’est déroulé vec coefficients de marée qui n’étaient pas trop violents (De coefficient 49 le jeudi matin, jusqu’au coefficient 77 le dimanche matin). De plus, nous avons bénéficié d’une météo particulièrement favorable, et d’une visibilité horizontale d’environ 15 à 20 mètres ! En clair, les conditions étaient réunies pour réaliser un très beau week-end de plongée !

Voici donc le compte -rendu (que je tente synthétique) des plongées que nous avons effectuées :

  • Plongée #1 : « Stolvézen » : Les conditions météorologiques ainsi que l’horaire de marée nous permet de plonger sur ce site, signalé par la première bouée rouge d’entrée du « Grand Chenal » ou du « Chenal Ouest de Ricard » (eh oui, il y a une île qui porte ce nom !). C’est un très beau tombant, et en suivant la ligne du mouillage, nous tombons immédiatement face à trois langoustes ! Sur le tombant, nous pouvons observer des murs de gorgones de belle taille. En suivant les chaines posées sur le fond (en fait ce sont les chaines de l’ancienne bouée) on peut trouver les ancres à demi-jas qui sécurisaient la position de la bouée. En fin de plongée, en remontant vers les laminaires, nous observons quelques lieus jaunes à la chasse.
  • Plongée #2 : « L’Île Verte Est (La Truelle) » : Comme nous plongeons à mi-marée montante, Vincent choisit ce site pour nous permettre de plonger tout en étant protégés du courant. Nous descendons le long du mouillage et nous prenons cap au nord dans les laminaires pour trouver l’accord Sable/Roche. Nous longeons la zone main gauche et nous passons de patate de roche en patate de roche. Il y a encore de nombreuses gorgones, et de grosses ascidies. Sur le sable, nous pouvons observer un gros banc de sprats, mais pas de prédateurs à l’horizon. Nous trouvons aussi une raie torpille qui se cache sous une roche. En fin de plongée, nous voyons une grosse seiche donc les tentacules ont certainement été arrachées par une turlute.
  • Plongée #3 : « La Noire » : Nous descendons le long du mouillage après avoir attendu l’étal de marée descendante, de cette façon, nous n’avons pas d’effort à fournir pour descendre. Nous longeons le tombant main droite, couvert de faune fixée très diverse, et sur le côté gauche dans la pente du sable, je peux faire admirer un véritable champ de coquilles Saint-Jacques à mon couple de plongeurs J. et M. ! Nous voyons encore de nombreuses langoustes de toutes tailles.
  • Plongée #4 : « La Tour du Paradis » : Cette maçonnerie signale une roche au nord de l’Île Callot, et si on reste près du tombant, on est protégé du courant. Nous descendons encore une fois le long du mouillage, et on trouve une faille qui nous amène sur le tombant. Celui-ci est couvert de plusieurs espèces anémones, et on voit des galathées dans chaque faille. La plongée se déroule sur un très beau site dont on peut profiter grâce à la visibilité importante !
  • Plongée #5 : « Toul Ar Crac’hen » : Littéralement, « Le trou aux langoustes », ce site est composé de 2 tombants distants d’une trentaien de mètres l’un de l’autre. Comme j’encadre S., fraîchement diplômée Niveau 2, nous descendons d’abord sur l’éboulis de roches pour trouver quasiment 28 mètres à la finde l’éboulis. À cet endroit, on peut voir plusieurs boules de clavellines particulièrement fournies. En remontant sur les 2 tombants, nous observons de nouveau de nombresues langoustes. Le long du tombant, nous observons des œufs de roussette, et des araignées de belle taille, dont une vraiment énorme (et assez agressive) !
  • Plongée #6 : « L’Île Verte Ouest » : Nous plongeons une nouvelle fois sur l’ïle Verte, mais Vincent nous positionne le navire beaucoup plus à l’ouest que pour la plongée #2. Nous descendons au mouillage et nous partons main droite (vers l’est), le long de l’accord Sable/Roche. on trouve une seiche très peu farouche avec laquelle je parviens à établir une interaction en appliquant une de mes techniques. Je trouve aussi beaucoup d’ormeaux de toutes tailles. Il y a toujours autant de langoustes, et je trouve un petit congre (bizarrement, nous n’aurons vu que très peu de cette espèce pendant cette sortie). L’ambiance générale de cette plongée est vraiment sympa. Quand S. me signale qu’elle commence à ressentir le froid, nous remontons au mouillage. au palier, elle est vraiment saisie par le froid et fait un spasme respiratoire, je l’assiste, et de retour en surface, Vincent la prend en charge avec rapidité et professionnalisme. Il y a fort heureusement eu plus de peur que de mal sur cet incident… comme quoi, il faut toujours rester vigilant face au froid.
  • Plongée #7 : « Le Vezoul » : Pour notre dernière plongée, nous nous abritons au nord d’un plateau de laminaires à l’est de l’Île Verte. Nous descendons au mouillage et nous trouvons un poulpe, une seiche, des langoustes, un joli nudibranche, et toujours pas mal de « bêtes à pinces ». Nous revenons au mouillage et nous faisons surface devant le bateau.

J’ai été très ému de replonger dans la Baie de Morlaix, cela faisait plus d’une quinzaine d’années que je n’y avait pas trempé mes palmes ! J’ai particulièrement été content de pouvoir observer des langoustes, pratiquement à chaque plongée. De plus, une colonie de phoques s’est installée à proximité des sites que nous avons pratiqués et nous avons pu les observer à l’aller comme au retour de nos immersions ! J’ai réalisé un modeste montage vidéo de ce que j’ai pu observer sur chacun des sites, vous pouvez le regarder ici :

J’espère que ce récit de nos aventures subaquatiques vous aura donné envie d’aller plonger dans mon « pays », la Baie de Morlaix recèle, quant à elle, bien d’autres trésors ! Je remercie encore une fois la structure Carantec Nautisme, et plus particulièrement Vincent pour son professionnalisme et sa gentillesse (sans oublier les bénévoles super sympas qui nous ont accompagnés à chacune de nos plongées) ! Et vous, avez-vous déjà plongé en Baie de Morlaix, en gardez-vous de bons souvenirs ? Merci par avance pour vos retours !

 

 

 

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