Vous êtes ceinture ou poches à plomb ?

À l’époque où j’ai démarré la « plongée en scaphandre autonome » (il y a « quelques » semaines ), il n’ y avait pas d’autre solution pour se lester que de se procurer une ceinture de lest, et de la garnir généreusement de plombs de 1 kg (qu’on coulait souvent soi-même !). La règle qu’on employait pour déterminer le nombre d’éléments sur la ceinture était simple et arithmétique : on mettait 1 kg de plomb pour 10 kg de poids ! ainsi si on pesait 70 kg, on plaçait 7 plombs de 1 kg sur la ceinture ! Les choses ont bien changé (fort heureusement), l’idée de ce billet est donc de faire le point sur les systèmes de lestage à notre disposition aujourd’hui, et de vous faire partager ma vision (qui peut bien sûr être contestée, je ne prétends pas détenir la vérité absolue !).

En préambule, cet article n’est pas un article sur le bon lestage, j’ai d’ores et déjà abordé ce sujet il y a deux ans, notamment dans cet article. Je rappelle juste qu’il ne faut courir après un objectif « 0 kg de plomb » mais bien trouver le lestage adapté pour plonger avec aisance et en toute sécurité.

Je dénombre trois systèmes pour se lester : la ceinture de plomb « classique », le baudrier et les poches à plomb intégrées dans la stab (la quasi totalité des stabs du marché aujourd’hui en sont dotées. Nous allons donc regarder ensemble ces différents systèmes et nous regarderons ensuite les différents types de plomb :

La ceinture de plomb « classique » peut  revêtir différents aspects. On trouve la ceinture marseillaise, la ceinture en toile, le baudrier, la ceinture à poches…

Ceinture marseillaiseLa ceinture marseillaise est en caoutchouc avec une boucle très classique. Son intérêt est qu’elle se « colle littéralement  aux hanches du plongeur, et que les plombs ne glissent pas sur la sangle. J’ai surtout vu cette ceinture être utilisée par les chasseurs sous-marins, car elle n’est pas du tout fragile et nécessite peu d’entretien. Je n’aime pas trop ce système de lestage car je ne le trouve pas très pratique pour l’équipement. De plus , si on doit l’enlever dans l’eau, c’est assez compliqué.

 

Ceinture de plombLa ceinture en toile est peut-être la plus répandue. Il faut faire attention à la qualité de la boucle (car la ceinture n’a aucun trou, le blocage de la sangle se faisant soit par serrage, soit par insertion d’un élément métallique dans un autre. Le défaut de ces ceintures est que les plombs ont tendance à glisser sur la sangle, et on se retrouve souvent avec tous les plombs regroupés soit dans le dos, soit sur le ventre, ce qui n’est pas très confortable. Il faut aussi veiller à bien la rincer, car le sel de la mer peut vite la « cuire ».

Ceinture à pochesLa ceinture à poches permet de résoudre le souci des plombs qui glissent : il n’y a plus de sangles, mais les plombs sont placés dans des poches qui ferment par des velcro. Il faudra donc bien porter attention à la qualité de ces scratchs… Des velcros de qualité médiocre seront synonyme d’ouverture inopinée en plongée, et donc de perte de lest pendant l’explo ! Le modèle présenté est fort heureusement fabriqué avec d’excellents scratchs. Pour l’entretien, c’est la même chose que pour la ceinture en toile, il faut bien la rincer (et particulièrement l’intérieur des poches pour éviter que le sel ne s’y accumule et ne détériore irrémédiablement la ceinture…

Le baudrier est une quatrième alternative que les chasseurs et les apnéistes utilisent (ainsi que les plongeurs « eau froide » qui plongent en combinaison étanche. On en trouve plusieurs modèles comme on peut le voir ci-dessous :

Baudrier toileBaudrier SeacBaudrier "Quick Release"

Le premier modèle présenté est en toile et on ne peut pas modifier le lest, il est configuré avec sept kilos de plomb. il ne me parait pas très pratique à enfiler et est assez difficile à enlever. Les deux autres modèles sont dotés d’un système qui permet de larguer rapidement le lest, et sont dotés de poches comme pour la ceinture précédente. L’usage du baudrier est très pratique quand on fait de l’apnée ou de la chasse, car le lest est vraiment bien réparti, et on ne le porte pas sur les hanches, ce qui évite le mal de dos. Par contre, pour la plongée bouteille, il faut avoir conscience qu’en utilisant un tel système, on ne pourra pas larguer le lest en cas de besoin.

Poche à plombLe  dernier système de lestage que j’identifie est l’usage des poches à plomb intégrées au gilet stabilisateur. Vous l’aurez compris, c’est le système que je préconise. On y trouve l’avantage de la ceinture à poches (les plombs ne se promènent pas), les poches sont positionnées de façon ergonomique et on ne supporte pas le poids du lest sur les hanches. Il faut néanmoins veiller à la qualité du système de blocage dans la stab, et que la poche à plomb ne puisse pas s’ouvrir de façon inopinée comme on l’a vu plus haut. Le gros intérêt pour moi est celui de la sécurité. On se pose toujours la question du moment où on doit s’équiper de son lest. Avec l’usage de ces poches, le lest est mis uniquement lors de la mise à l’eau, il n’y a donc plus de risque de voir un  plongeur sans palmes tomber à l’eau avec sa ceinture aux hanches. Le deuxième intérêt est qu’on peut facilement les enlever pour les passer à bord au moment où on remonte sur le bateau.

Il y a pléthore de type de plombs à notre disposition : on trouve les plombs nus, les plombs enrobés, les plombs synthétiques, les poches à grenaille. J’ai tendance à préconiser l’usage de plombs enrobés ou de plombs synthétiques car ils limitent l’impact sur l’environnement. Le défaut des plombs synthétiques est leur volume (ils sont sensiblement plus gros que les plombs classiques. Si on utilise une ceinture classique en toile, on peut aussi ajouter des petits bloqueurs de plomb pour éviter que ceux-ci ne glissent sur la ceinture.

Et vous, quel système de lestage utilisez-vous ? Quelles sont vos expériences avec les diverses possibilités offertes ? Avec-vous d’autre trucs ? Merci par avance pour vos retours !

24 réflexions au sujet de “Vous êtes ceinture ou poches à plomb ?”

  1. Le bas de mon dos me remercie à chaque plongée d’avoir opté pour les poches à plombs dans la stab! Surtout quand le fût avait la mauvaise idée d’appuyer sur le plombs qui avait glissé au milieu.:-(

    • Merci Richard ! Moi aussi qui ait des problèmes de dos, je remercie les poches à plomb de me soulager !

  2. J’ai une stab dorsale depuis peu. Hier j’ai testé le lestage dans les poches arrières placées près du bloc : 2 x 1 Kg.
    C’était en fosse avec une combinaison de 5mm.
    D’une : il me semble que j’avais moins le nez dans l’eau en surface que lorsque je mets le lestage dans les poches à plomb.
    Deux : l’équilibre me semblait bon lorsque j’étais stabilisé.

    Maintenant, ce n’est plus très largable !!! mais qui largue les plombs sur une assistance ???
    Bonne journée

    • Merci Joël pour ton retour ! Je ne suis pas fan des stabs dorsales, le nez dans l’eau en surface, je n’aime pas trop! 😉 Je pense qu’avec ce type de matériel, il faut vraimenttravailler son « trim »…

  3. J’utilise a present un gilet dorsale, et a l’usage, en ayant les genoux pliés comme en etant assis, ca limite le pif dans l’eau en surface.
    Ceci ayant ete dit, je suis donc un gros fan des poches de plombs. Quel confort par rapport aux ceintures.

    Je voudrais juste ajouter une chose a propos des poches en grenaille. J’ai noté que si on les utilises avec des poches de plombs qui presentent un trop gros trou d’evacuation d’eau, ou simplement un rabat velcro un peu trop lache, la poche peut glisser et quitter le gilet. (le cas des poches fixes sur mon Aqua Lung Rogue par exemple). En revanche, pas de soucis avec les poches zip comme sur les Scubapro.

    • Merci Pierre ! Les poches zip scubapro, une référence, il faut juste prendre soin au rinçage ! 😉

  4. Est-ce quelqu’un(e) pourrait me donner l’exemple d’une situation nécessitant de larguer son lest ??
    Perso, je pense que cette « caractéristique » (la <> du lestage) est héritée d’un autre age, au cours duquel il n’y avait pas de gilet stabilisateur…

    • Merci Michel,
      tout à fait d’accord avec toi, je ne larguerai le lest qu’en situation d’extrême urgence, et je fais en sorte de jamais me retrouver en une telle situation. Maintenant, la facilité du largage reste importante, notamment quand on remonte sur le bateau

    • Bonjour Michel. J’ai déjà vécu une plongée ou la stab de mon binôme ne fonctionnait plus (lorsqu’il s’est mis à l’eau – purge haute arrachée). Il a coulé comme un caillou. Impossible de le rattraper. Ce n’est qu’au moment où il a touché le fond (heureusement, il n’était que sur 40 mères de fond) que j’ai pu larguer sa ceinture pour le remonter. Il était complètement en panique, avait bu la tasse, … Effectivement, il n’y a pas beaucoup de situation où un largage de ceinture est vraiment nécessaire, mais il faut garder dans nos protocoles (et à l’esprit) que cela peut nous arriver un jour. Merci pour ton article

  5. Merci Phil pour ton article encore une fois très pédagogique.
    Beaucoup de débutants utilise la traditionnelle ceinture de plombs à la taille avec parfois pour « certains » un style RAMBO. Pour éviter ce surpoids, il est possible aussi de mètre 1 ou 2 kilos dans des « poches » directement sur la bouteille. Cette méthode permet aussi de soulager le bas du dos.

    • Merci David ! Oui on voit beaucoup de Rambos chez les débutants, mais c’est juste souvent dû à de l’appréhension et bien entendu une technique imparfaite (mais c’est normal, ce sontdes débutants)

  6. Hello Philippe!
    J’adore te lire. Ma dernière fois que dans un article je rappelais la méthode du 1 kilo pour 10 kilos, je me suis faite dire de tout. J’expliquais pourtant que ce n’était qu’une ancienne méthode (une sorte de repère) et qu’il fallait corriger par un tas d’autres facteurs pour arriver à la bonne recette: la sienne, celle avec laquelle on se sent bien! Bref pour moi c’est poches à plomb! Sans hésiter. Dans ma stab, qui est faite pour.
    Une seule précaution, bien penser à la vider avant de prendre l’avion. J’ai déjà voyagé avec « un ou deux kilos de contrebande » oubliés alors que j’étais déjà juste en poids autorisé. mais ça c’est parce que je suis étourdie!

    • Merci Anne ! Un petit truc pour ne pas oublier les plombs de contrebande : quand je fais mon sac de voyage, je sors toujours les poches à plomb de la stab… ET je les rince toujours à part de la stab… Je me rappelle aussi quand j’étais beaucoup plus jeune, de plonger sans stab à 6 kg à la ceinture… j’avais une forme olympique ! 😉

  7. Poche du stab bien sûr
    Le minimum dans les largable, et 2 kg dans celles planquées à l’arrière.
    Je me souviens des galères avec les ceintures textiles, ou des douleurs avec la marseillaise.
    Toutefois, pour ceux qui ne veulent pas de poches, ou qui ne peuvent pas utiliser des poches Stan je conseille la marseillaise qui ne glisse pas dans tous les sens ; malheureusement nos stabs club n’ont pas de poches à plombs de peur de les perdre

    • Merci Éric ! C’est vrai que si la stabest équipée de poches non largables supplémentaires, cela peut permettre de bien répartir le lest pour un « perfect trim » !

  8. Salut Philippe,
    Tes posts sont toujours très constructifs donc tout d’abord merci.
    Pour ma part, c’est poches à plomb.
    Mais un de mes moniteurs, on va dire de la vieille école pour rester gentil m’a fait une remarque « les poches à plombs c’est bien mais quid si tu dois te décapeler au fond pour n’importe quel motif ».
    Étant N3 je n’ai jamais vu quelqu’un se décapeler au fond et vous ?
    Bonne continuation

    • Merci Didier !
      Ça fait bien longtemps que le décalage au fond n’est plus enseigné ! Je n’ai jamais eu à le faire, même quand je plongeais sans Stab !

  9. Salut Phil,

    Un post complet, merci. Je suis « poches à plomb »et mon dos va mieux depuis que j’ai abandonné ma ceinture ! Autre avantage des poches, en cas d’oublie du lestage à la mise à l’eau (ok, ca ne doit pas arriver mais bon…) il est facile de se les faire passer pour les ajouter à la stab en surface. Et donner en fin de plongée passer ses 2 x 3kg de lest en poches au copain dans le zod, c’est plus facile qu’une fois 6kg en ceinture.

    Par contre les débutants n’ont pas vraiment d’autre choix que celui de la ceinture, les stabs de club ou en location n’étant pas toujours équipées des poches magiques. Donc matos perso obligatoire pour bénéficier du confort.

    Le décapelage en immersion n’est pas un problème, cela ne fait simplement plus partie du programme de la plongée moderne.

    Bonnes bulles à tous !

    • Merci Stéphane ! Je partage complètement ton constat… il est souvent difficile de trouver des stabs club avec des poches à plomb amovibles (en même temps est-ce souhaitable pour les clubs, poches à plomb amovibles = poches à plomb perdues la plupart du temps)…

  10. Bonjour. Poches à plomb et poches arrières de gilet. C’est super. Certains mettent la ceinture autour de la bouteille aussi.
    Si on met les plombs dans les poches du gilet, il faut prévoir un lien pour être sur qu’ils ne se sauvent pas quand on descend tête en bas. J’ai déjà vu des plombs filer au fond et ce n’est pas un cadeau pour le corail.

    • Merci François pour ton retour ! Perso, j’équilibre les plombs dans les multiples poches dédiées dans ma stab… Oui il faut faire attention à bien fermer et tout assurer ! 😉

  11. Bonjour,

    je viens de tomber sur ce post et voudrais faire partager mon expérience perso. Il n’y a qu’un an que je plonge et, ayant un peu d’embonpoint, jusqu’alors j’utilisais un baudrier. Avantage, il ne partait pas quand l’eau commencait à comprimer le corps. Inconvénient: non largable et fait toujours 7 kg au minimum (ce qui m’allait au début).

    Avec l’expérience, j’ai besoin de moins de lest. Par ailleurs, j’ai moins d’embonpoint qu’au début mais il en reste encore, donc une ceinture glisse toujours.

    J’ai tout simplement modifié une ceinture en toile en la transformant, en quelque sorte en baudrier réglable et largable avec trois petites sangles bagagères que j’ai coupées à des longueurs voulues . Tout le lest est sur la ceinture, les sangles l’empêchent de glisser. le lest est modifiable.

    une première sangle (d’environ 40 cm) remonte dans le dos à partir du dessus d’un plomb situé au milieu; le haut de cette sangle est fixé à deux autres qui partent l’une au-dessus de l’épaule droite, l’autre au-dessus de la gauche. et reviennent donc devant comme des bretelles.

    Devant (à droite et à gauche) sur la ceinture, j’ai placé deux bouts de sangle qui ont gardé leur boucle de serrage. Les extrémités des sangles qui viennent de derrière sont engagées dans les boucles, ce qui me permet de régler la longueur et de positionner la ceinture à la bonne hauteur.

    Très facile à mettre, en plus il n’y a pas besoin de serrer la ceinture comme un malade, et il est possible de larguer à l’aide des boucles. Hyper facile à mettre et confortable à porter.

    Si on me donne un lien pour mettre des photos, je pourrai en poster.

    • Merci Patrick ! Envoie moi les photos par mail ou sur la page Facebook du blog je les integrerai sur le fil e discussion !
      As tu pensé a breveter ton invention ?

  12. Bonjour,

    Eh bien moi je teste un système hybride.
    Tout d’abord 2 petites poches à plomb sur la sangle du bloc. En suite le reste du lestage sur une marseillaise.

    Pourquoi une marseillaise ? Parce que je l’utilise en apnée. Elle est facile à larguer en apnée et a surtout l’avantage de rester en place grâce a son élasticité. Ce dernier point est valable en apnée et en plongée.
    Il faut bien la serrer en surface et lors de la descente elle se contracte et reste près du corps. Les plombs ne glissent pas et ne vont pas se positionner derrière comme cela m’arrivait avec une ceinture de toile.

    De plus, comme j’ai 2 kgs positionnés de chaque coté du bloc, cela m’en fait moins sur la ceinture.

    Juste pour précision, on n’utilise plus de baudrier en apnée car trop compliqué à larguer en cas de syncope.

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