Retour sur le colloque CTR BPL de Février 2016

Le Samedi 27 Février 2016, un colloque organisé par la Commission Technique Régionale s’est tenu à Rennes. La variété des sujets abordés m’a conduit à m’inscrire pour y assister. L’objet de ce petit billet est de tenter d’en faire un rapide compte-rendu personnel, pour vous faire partager les sujets abordés et ma compréhension.

Le rendez-vous était fixé à 08h00 dans un amphithéâtre de l’INSA de Rennes (ce qui m’a rappelé quelques souvenirs datant d’une trentaine d’années ! ). Nous avons été accueilli par le président de la CTR, Olivier Belaud, et cette phase d’accueil m’a aussi permis de retrouver un certain nombre de connaissances.L’ordre du jour de la journée était très riche et devait aborder les sujets suivants :

  • La filière encadrants
  • Le devenir de la RSE
  • L’enseignement de la désaturation et le devenir des tables MN90
  • Accidentologie : Retour d’expertise et judiciaire
  • La plongée profonde à l’air : Analyse des risques et pratiques
  • Le contrôle des clubs et des plongeurs : droits et devoirs

Voici donc rapidement ce j’en ai retenu :

Concernant la filière encadrants, l’intervention a été effectuée par Pascal Yan, Instructeur National bien connu des plongeurs de l’ouest ! Pascal nous a présenté la réflexion menée par un groupe de travail national sur la validation des acquis de l’expérience dans l’allègement des cursus de formation, notamment pour l’initiateur, le Guide de Palanquée, le MF1 et le MF2. Le but de cette réflexion a été de mettre en place un dispositif de capitalisation des acquis attestés par une expérience réelle pour faciliter les formations et motiver des plongeurs et des plongeuses à s’inscrire dans des formations d’encadrants. Le groupe de travail a notamment identifié des compétences génériques qui mettent en évidence une continuité et une progression dans l’acquisition des compétences d’encadrant. Avec quelques exemples, il nous a montré la possibilité d’intégrer des acquis pour alléger concrètement une formation. La suite, je l’espère, devrait permettre de réussir à alléger les examens pour une vraie V.A.E. Le support de son intervention est disponible ici.

En ce qui concerne le devenir de la RSE, c’est Olivier Belaud (Président de la Commission Technique Régionale Bretagne-Pays de Loire) qui a assuré la présentation. Cette épreuve, à laquelle j’avais consacré un billet, est clivante au sein de notre fédération. Elle a ses supporters, et on y trouve aussi les « antis » ! A ce jour, elle est toujours présente dans le manuel de formation technique, mais elle est neutralisée pour les examens N4 et MF2. Le groupe de travail d’Olivier a réfléchi à une épreuve de remplacement qui pourrait être une « Remontée Contrôlée Individuelle » ou bien une adaptation de la RSE pour se prémunir de la zone dangereuse (celle des 10 mètres). Le comité directeur national doit maintenant décider de l’avenir. En tout état de cause, il n’y aura pas de changement cette année. Les évolutions réglementaires n’interviendront qu’au 1er janvier 2017. Le support de cette présentation est disponible ici.

Le chapitre sur l’enseignement de la désaturation et le devenir des (sacro-saintes) Tables MN90 a été présenté par Éric  Hébert, qui a piloté le groupe de travail national ayant mené cette réflexion. Le constat est assez simple : les tables MN90 sont un outil obsolète. Cependant, une majorité écrasante de l’auditoire confirmait en avoir un exemplaire dans sa stab ! L’usage généralisé des ordinateurs de plongée rend nécessaire l’évolution de l’enseignement des Tables, afin de sensibiliser les plongeurs sur leurs prérogatives, leur comportement face à différentes situations et les aider à bien maîtriser les outils à leur disposition. Ainsi la proposition effectuée par le groupe de travail va dans le sens de l’appréhension de la décompression, d’analyse de cas concrets, et de détermination de comportements adaptés. Les Tables MN90 ne seront conservées qu’à titre de procédure de secours et de support permettant de comprendre le principe de base de la décompression. Les évolutions réglementaires prendront effet là aussi au 1er janvier 2017. J’ai beaucoup aimé cette intervention, effectuée avec beaucoup d’humour ! Le support de cette présentation est disponible ici.

L’excellent Philippe Schneider (j’adore sa rubrique judiciaire dans Subaqua) nous a effectué un retour sur les accidents mortels survenus en plongée, pour sensibiliser les présidents de club, responsables techniques, guides de palanquée et les plongeurs quant à leur responsabilité respective. J’ai notamment retenu que le défaut d’opposition d’un président de club face à un plongeur non respectueux des consignes pouvait être une circonstance aggravante en cas d’accident. Philippe Schneider nous a aussi rappelé qu’il y avait toujours un moniteur « de fait » en plongée, ce sera par exemple le plongeur le plus « capé » au sein d’une palanquée. parallèlement, le fait de plonger hors structure ne permet pas de ne pas respecter strictement le code du sport (sur l’oxygénothérapie par exemple). Enfin il nous a rappelé que le droit français s’applique, y compris pour des accidents survenus à l’étranger. Philippe Schneider a réussi à rendre vivante et plaisante sa présentation, pourtant sur un sujet qui peut en rebuter beaucoup ! Son support est disponible ici.

Jean-Yves Kersalé et Fabien Codron nous ont gratifié d’une belle intervention sur la plongée profonde à l’air, en faisant un bilan des accidents survenus pour en identifier les causes. Ils ont ensuite insisté sur la prise en compte de la plongée profonde dans les cursus de formation, et notamment la mise en place d’un coaching adapté pour les moniteurs. La présentation s’est ensuite focalisée sur les conseils pour les moniteurs et les plongeurs au sujet des bonnes pratiques à mettre en œuvre. J’ai un peu eu l’impression d’assister à un cours de plongée tek, mais le contenu était vraiment très intéressant ! Le support de cette présentation est disponible ici.

Pour finir, c’est Alix Respinger qui a clôturé les débats en faisant un point sur le contrôle des clubs et des plongeurs. Elle nous a rappelé les documents dont l’affichage est obligatoire au sein d’un club ou d’une structure commerciale. Elle a ensuite rappelé l’obligation d’établissement d’une facture pour les prestations réalisées, puis fait un focus sur le respect des règles d’hygiène et de sécurité. Un document d’aide sera produit à destination des clubs dans un avenir proche pour aider  à l’auto-contrôle. Le support de sa présentation est disponible ici.

J’ai été très content de participer à ce colloque, au sens, où ce type de manifestation permet de prendre du recul, de se poser des questions. En parallèle, cela m’a aussi permis de retrouver des connaissances et de renouer des contacts.

Si vous avez des interrogations, je me ferai un plaisir de vous apporter tout l’éclairage supplémentaire que je pourrai vous donner, dans la mesure de mes moyens !

Merci à vous pour vos retours.

8 réflexions au sujet de “Retour sur le colloque CTR BPL de Février 2016”

    • Merci Philippe, il faut surtout remercier la CTR BPL d’avoir mis en ligne les supports du colloque ! C’était vraiment très intéressant !

  1. Bonjour Philippe,
    J’y étais aussi. Nous avons discuté sur le Nitrox et je trouve ton condensé très bien.
    C’est ce que j’ai retenu aussi à peu de chose près.
    Cascamicalement
    Patrick

    • Hello Patrick ! Ca m’a fait plaisir de te recroiser là-bas, même si ma mémoire m’a un peu fait défaut ! Merci pour ton retour, c’est toujours encourageant !

      • J’ai pour habitude de dire quand c’est bien, et là, j’aime bien Philippe. Bonne continuation…à la prochaine….

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