Pourquoi faut-il toujours se parler avant de plonger ?

Comme je l’ai évoqué dans mon billet précédent, il m’est arrivé une mésaventure, à savoir une perte de palanquée, lors de mes dernières vacances plongées. Je m’en vais vous la relater. L’objet ici n’est pas de me justifier, ni d’accuser, encore moins de stigmatiser les plongeurs CMAS 3*, mais bien de sensibiliser les plongeuses et les plongeurs aux actions préalables à mettre en place pour minimiser ce risque, et si le fait est avéré, d’adopter la bonne attitude (ce que je n’ai pas fait). Les faits racontés ci-dessous n’ont qu’une valeur de témoignage. Ainsi donc, en ce lundi 8 février 2016, le soleil vient de se lever, et il nous promet une belle journée d’hiver ensoleillée ! Les conditions paraissent idéales pour plonger : il y a peu de vent (10 nœuds de nord-nord-est), la température annoncée est de 22 °C, et l’océan annonce fièrement une température de 20 °C ! Il nous tarde, à S., ma binôme préférée, et moi de chausser nos palmes pour aller nous immerger dans la clarté des eaux canariennes en ce matin d’hiver !

[EDIT] : J’ai modifié le titre ce billet suite au commentaire constructif de Didier et aux nombreuses charges dont j’ai fait l’objet. Le titre précédent était maladroit et ne reflétait pas ce que je voulais raconter.

Nous arrivons donc au centre de plongée vers 08h45, où nous sommes accueillis par le responsable du centre, qui va vérifier nos papiers. Comme tout est en règle, nous nous installons et commençons à sortir nos affaires. Il y a déjà deux autres plongeurs présents (D. et L.) qui semblent échanger sur les objets qu’ils ont pu trouver au fond, l’histoire d’un plongeur qui aurait trouvé une montre Suunto D6 ayant fait le tour de l’île !

Les autres plongeurs arrivent les uns après les autres, tout le monde se salue et nous sommes finalement 12 plongeurs prêts à partir sous l’autorité de Philippe. Ce dernier nous annonce le site de « Las Rosas », mais il pourra larguer les autonomes au-dessus de « Cueva Ali-Baba » si cela leur dit de faire une descente dans le bleu jusqu’à 40-45 mètres. S. et moi échangeons un clin d’œil entendu : nous adorons ce type de plongée ! Cependant, comme c’est notre première plongée canarienne de cette saison, je pense à bien le rappeler à Philippe, qui en prend bonne note et nous indique que L., plongeur belge CMAS 3* plonge avec une autre fille sur la grotte en question. J’annonce donc à L. que S. et moi, nous les suivrons comme c’est notre première ! Il s’avère que L. est pratiquement un plongeur local, il réside 6 mois de l’année sur Tenerife et plonge plusieurs fois par semaine avec le centre de plongée, bref, il connaît les sites !

Arrivés sur le semi-rigide, nous chargeons le matériel et commençons à gréer nos blocs. Je me rends compte alors que j’ai oublié ma caméra. Je saute du bateau sur le ponton et retourne en courant vers le centre (en espérant qu’il y ait encore quelqu’un) pour la récupérer. Fort heureusement, Philippe y était encore et avait remarqué mon oubli. Je récupère donc mon bien précieux et retourne tranquillement cette fois vers le port de Las Galletas.

Une fois tout le monde à bord, nous larguons les amarres et nous voilà partis vers l’ouest de l’île. L. nous signale alors qu’en définitive il est seul pour descendre sur Cueva Ali Baba, et que en conséquence, il vient avec nous. J’acquiesce sans sourciller, je prends quand même le temps d’inspecter son matériel, ce qui a l’air de le surprendre un peu… Je commets une erreur supplémentaire, je n’entame pas suffisamment la conversation avec lui, et je ne prends pas le temps de bien lui rappeler que c’est ma première plongée depuis mi-décembre, et que c’est la reprise pour S. depuis mi-novembre…

Arrivés sur le spot, Philippe nous emmène à l’à-plomb de la grotte qui se situe vers 40 mètres en dessous, et vérifie qui il n’y pas trop de courant pour cette descente dans le bleu. comme ce dernier est largement tolérable, il nous demande d’effecteur tous les trois notre bascule arrière en même temps. Nous nous exécutons, S. et moi nous retrouvons en surface pour nous « checker » mutuellement, et ce, comme habituellement… Mais L. est déjà en train de descendre ! Je m’en rends compte immédiatement et parviens à lui attraper une palme pour le stopper et je lui fais le signe « doucement » avec mes deux mains pour lui demander de nous attendre un peu. Je n’identifie pas de réaction de sa part, mais il reste nous attendre vers 3-4 mètres.

Nous entamons alors notre descente. Les oreilles de S. s’avèrent être un peu capricieuse ce matin là, et nous mettons du temps pour atteindre la profondeur de 10 mètres. notre acolyte, quant à lui a commencé à descendre en solo et ne nous regarde plus, je descends alors un peu plus vite vers 15 mètres de profondeur, je l’appelle en criant d’une vois très grave dans mon détendeur, il me parait être déjà arrivés à 30-35 mètres de fond. Il me voit enfin. je lui fais signe par trois fois que ma binôme a des soucis d’oreille et que nous avons des difficultés pour descendre. Je ne perçois pas de réaction de sa part. Je le vois juste allumer son phare et se stabiliser. Je remonte lors vers S. pour l’assister tout en gardant un œil sur L. ! Nous descendons toujours doucement, et ce qui doit arriver arrive : je perds le visuel de L.  Je me dis alors qu’il doit nous attendre au fond.

Nous arrivons enfin vers 35-38 mètres, nous avons mis plus de 6 minutes à descendre ! Mon ordinateur m’affiche d’ores et déjà 2 minutes de palier à 3 mètres (j’ai adopté un réglage assez conservateur sur mon Galileo au niveau du réglage MB [Micro-Bulles], je suis en niveau L2). Le courant nous a un peu fait dériver et nous ne sommes plus sur la grotte que nous espérions explorer… Je regarde si je vois L., mais il est invisible… Je prends alors la plus mauvaise décision qui soit, à savoir que plutôt d’arrêter la plongée, remonter en pleine eau dans le courant, faire nos paliers et revenir vers le bateau en expliquant la perte de palanquée, je décide de continuer la plongée, en me disant que nous allons retrouver nécessairement L. quelque part. C’est une erreur stratégique de décision, que je mets sur l’énervement d’avoir vécu une descente compliquée avec une palanquée non solidaire… Jamais nous n’allons le retrouver au fond. Il aura en fait exploré la grotte et ne nous voyant pas arriver, il est remonté au bateau en signalant la perte de palanquée.

Nous effectuons une très belle plongée cependant, nous observons notamment un très gros diodon et un magnifique requin-ange. Nous terminons nos paliers et revenons vers le bateau, au bout de 60 minutes d’immersion. L’ambiance sur le bateau est de glace. Nous remontons à bord, il n’y a pas un mot de prononcé… Philippe nous passe alors un savon mérité sur le fait que nous ne sommes pas remontés alors que nous avions perdu la cohérence de notre palanquée. L. est à bord du bateau, et je me rends compte que le compte-rendu des faits tels qu’il les a exposé au Directeur de Plongée ne correspondent pas à ma perception. Mais, conscient de mon erreur de jugement, je préfère ne pas entrer immédiatement dans une diatribe avec le DP et L., et je fais « profil bas ». De retour au port, j’attends de me retrouver seul avec le DP, et je lui expose la façon dont j’ai vécu les faits. Je comprends à son regard qu’il jette un autre regard sur les faits au vu de mes explications. Nous terminons la conversation avec un dernier rappel sur ce que j’aurais dû faire, j’acquiesce bien volontiers, l’incident est clos.

J’ai pu échanger avec L. ensuite, et il n’a jamais eu le sentiment de désolidariser la palanquée… Il avait bien vu que nous descendions doucement, mais il n’a pas percuté sur mes signes. Il a décidé de nous attendre et quand il ne nous a plus vu, il est remonté au bateau… Durant la semaine, nous avons eu l’occasion de replonger avec L. J’ai bien pris soin de faire attention au brief préalable et à toujours rester proche pour éviter tout souci.

En conclusion, j’ai bien évidemment pris une très mauvaise décision au fond. Elle est d’autant plus inexcusable, car étant moi-même moniteur, je suis, par mon attitude, en contradiction complète avec toutes les valeurs que je tente d’inculquer à mes apprenants ! Cependant, il faut tirer les conclusions qui s’imposent quand on se retrouve en palanquée avec un plongeur que l’on ne connaît pas. On doit redoubler de vigilance, avoir absolument une conversation un peu plus longue qu’à l’accoutumée, bien vérifier son équipement, et décrire par le menu les séquences de mise à l’eau, de descente (avec le bubble-check à 5 mètres, un check à 20, puis 30 mètres par exemple, …), de comportement au fond, partager sur les réglages respectifs des ordinateurs, et décrire la phase de remontée… C’est quand on ne fait pas ça qu’on se peut se trouver dans la situation à laquelle nous avons été confrontés. pour ma part, on ne m’y reprendra plus ! J’insiste vraiment sur le fait que plonger avec un ou une inconnue peut être source de risques et qu’il faut de ce fait les minimiser !

Et vous avez-vous déjà été confronté à une situation inédite en palanquée ? Merci de vos retours !

44 réflexions au sujet de “Pourquoi faut-il toujours se parler avant de plonger ?”

  1. je suis un peu étonné de quelqu’un qui se dit moniteur de ne pas savoir qu’en cas de descente dans le bleu avec courant on ne reste pas en surface, et de ne pas respecter les règles en cas de perte…. et tout remettre sur le 3* pff pathétique

    • bonjour François, merci pour ton retour. Je n’ai pas dû être clair dans mes écrits : je ne remets jamais la faute sur le troisième plongeur. J’explique bien que j’ai fait une grosse bêtise. Je partage dans le but de faire prendre conscience de certaines choses. Tu as bien sûr le droit de me trouver pathétique, je me considère juste honnête et transparent (et je ne cherche pas d’excuse quelconque à mon comportement inapproprié).

    • Bonsoir François,
      je suis le 3ème membre de cette palanquée, celle qui a eu du mal à faire passer son oreille à la descente …
      Je suis d’accord avec toi : tout plongeur (et ce quelque soit son niveau) doit respecter les règles de perte de palanquée . Comme il se doit de rester solidaire tout au long de la plongée : depuis la mise à l’eau jusqu’à la remontée. Je t’invite donc à relire l’article de Philippe avant de le qualifier de « pathétique » , et tu pourras y lire qu’il y a eu aussi « abandon de palanquée »! Ce n’est pas un compte-rendu de plongée à charge, mais au contraire le récit d’une mésaventure qui résulte de plusieurs erreurs commises au sein d’une palanquée. Tu rappelles à juste titre qu’on ne reste pas en surface en cas de descente dans le bleu avec du courant. Je tiens à préciser que nous ne sommes pas « restés » en surface : j’ai signalé dès 5m que mon oreille avait du mal à passer , j’ai informé ma palanquée , mais seul Philippe m’a attendue . Le courant était léger et même si nous savions que nous avions un peu dérivé par rapport à l’entrée de la grotte, nous avions le fond en visi. Donc si le 3ème plongeur était resté avec sa palanquée, il aurait fait la même plongée que nous , même si ce n’était pas LA grotte . (On ne plonge pas dans des aquariums balisés, on fait avec les éléments : lorsqu’une route est barrée, on peut prendre un itinéraire bis, et lorsque qu’on reste ensemble on peut en profiter en toute sécurité, puisqu’en cas de problème les plongeurs sont formés pour s’assister non ?)
      Voilà, c’est tout ce que je voulais dire, pas la peine de se montrer désagréable, c’est pas le but de ce blog 🙂

    • De rien Rodolphe, c’est bien pour faire avancer la réflexion… On se nourrit toujours de ses erreurs.

  2. Bonjour ! Ah je m’y suis vue sur ce bateau dans les eaux de Tenerife. Et dans cette situation en fait. J’ai ete toi il y a quelques années aux Maldives. Palanquée de 3 pareil. Retard de mise à l’eau de moi meme et de x (bêtement je me sens investie d’aider un autre plongeur sur le bateau) Pendant ce temps là Y est dans l’eau. Il descend. L’ensemble des plongeurs doit se retrouver sur le fond à 10 mètres pour faire un rond et souhaiter un bon anniversaire à l’un d’entre eux.

    X et moi nous descendons en retard et sommes incapables de retrouver les plongeurs …. Je me dis que Y est avec eux et pas seul et pars donc dans une explo tranquille avec X. Idem que toi la tronche des plongeurs quand nous remontons sur le bateau me fait comprendre mon erreur d’appréciation 🙁

    Je me sens toujours aussi ridicule aujourd’hui

    Tu perds ta palanquée … Tu remontes ! C’est pas sorcier ….

  3. Ps… Suis en revanche ok sur la stigmatisation du local (et je les connais un peu les locaux ). Je pense aussi que le titre est mal choisi et oriente la lecture.
    C’est un concours de circonstances…

    • Merci Carole ! J’aurais peut-être dû donner un titre du genre « de l’importance de la discussion d’avant-plongée »…
      tu s tout bien résumé dans ton commentaire précédent ! A bientôt !

  4. Bonjour,
    suite à la lecture de ton billet, je tenais à te donner mon avis, je suis moniteur dejps, et mf2, cela fera 18 ans cette année que j’encadre et enseigne la plongée,je travaille actuellement en bretagne, et bien entendu je ne possède pas la science infuse, et continue d’apprendre à chacune de mes sorties

    Au départ, en lisant ton billet, je trouvai ta démarche humble et c’est ce que j’aime dans cette activité
    Jusqu’à la fin ou j’apprends que tu es Moniteur!!!!

    En effet, je pensais que tu étais P3
    Comment peux on plonger avec un inconnu sans lui dire au préalable depuis combien de temps l’on a pas plonger?
    C’est le BA-BA.

    De plus il y a visiblement un manque de concertation en surface sur le fait de déscendre ensemble, de s’observer et de maintenir une cohésion dans la palanquée…On apprend cela dès le PA20.

    Après avoir perdu le visuel de L. tu décides de continuer la plongée entre 35 et 40m, et cela durant 60mn!!!
    Il y à une procédure claire à adopter en cas de perte de palanquée.
    C’est intolérable, je suis persuadé à 100% que tu es moniteur en piscine, en ce cas tu manque grandement d’expérience en mer, et à ce titre tu es dangereux.

    A titre d’information, un moniteur ( qu’il soit client ou non) qui agit de cette manière dans le centre ou je travaille
    sera viré advitam eternam et ne remettra jamais un pied dans la structure.

    Je suis désolé d’être aussi franc, mais à titre de moniteur ton comportement est inacceptable
    Même si l’on apprend toujours de ses erreurs,
    Je te conseille de pratiquer en mer et étant encadré, le temps que tu fasses tes armes
    Cordialement
    Gilles

    • Gilles, merci pour ton retour. Tu auras bien bien compris que cela s’est passé dans le cadre de mes vacances, et que donc mon statut de moniteur n’est pas à prendre en compte sur ce cas là (au sens où je n’étais ni en situation de DP, d’encadrement ou d’enseignement, j’étais un client comme les autres plongeurs).
      Si tu lis bien, nous avons indiqué que cela faisait quelques semaines pour moi et ma binôme que nous n’avions pas plongé (8 semaines en l’occurrence pour moi, ma dernière plongée ayant eu lieu en carrière le 13/12/2015, et cette plongée se déroulait le 08/02/2016).
      Je te remercie aussi pour ton appréciation constructive et argumentée sur ma dangerosité supposée. Comme j’aime la transparence, je t’invite à consulter mon carnet de plongée en ligne.
      Concernant mon activité, je suis bénévole, j’enseigne en piscine, en carrière et en mer.
      Je ne cherche pas à minimiser mon erreur, mais bien à la partager pour sensibiliser les plongeurs sur les mauvaises décisions qu’on peut être amené à prendre à la suite de circonstances particulières.

  5. Bonjour
    Pour plus de précisions. Luc est instructeur fédéral belge CMAS et pas 3*. Vous étiez sur le site Coral Negro face à Las Rosas.
    Bonnes plongées à tous

    • Merci France ! encore une fois, pas de volonté de stigmatiser, juste de partager pour capitaliser !
      A bientôt et bonnes plongées !

  6. Merci de ce partage, en toute honnêteté, transparence, et humilité. Ça fait du bien de lire ce type de partage ; l’erreur nous guette tous, et nous connaissons malheureusement tous des plongeurs chevronnés, qui sont malgré tout disparus en plongée. .. Quant à ceux qui critiquent, ou donnent des leçons, ils sont sûrement parfaits et irréprochables. .. perso, depuis 37 ans que je plonge, je continue d’apprendre…

  7. Philippe,
    Malgré les retours négatifs de certains, effectivement le titre est peut-être un peu « hard » (mais tu l’as reconnu…), je trouve le récit très instructif !
    Etant donné que l’être humain évolue généralement par l’échec, ce genre de récits/situations permets à beaucoup de se « confronter » à la situation et de se faire des révisions.
    Effectivement, on enseigne des théories mais parfois en pratique, on fait les mauvais choix, des erreurs de jugements.
    Dans le cours Rescue de Padi (et oui comme déjà dit je suis un vilain petit canard de la 2F qui regarde ce qui se fait à coté), la première cause d’un accident est : « UNE ERREUR DE JUGEMENT ».
    La machine la moins fiable, il ne faut pas l’oublier, est l’être humaine. Par contre, quand ce dernier à compris son erreur et qu’il s’est fait une « frayeur » il ne devrait plus la refaire…. et visiblement Philippe, c’est ton cas, car tu nous relate les faits et expose tes erreurs réalisées et les actions que tu, vous, auriez du réaliser.
    Je suis en phase avec toi, que votre réaction mutuelle (à S. & toi, sans jugement de ma part) c’est de n’avoir pas appliqué le protocole de fin de plongée pour perte de palanquée. Mais qu’en est-il de L. qui lui a fait son explo et remonté, lui était tout seul, lui était en situation critique.
    Bref, tout c’est bien passé, vous vous en êtes sorti avec une bonne « frayeur » et surtout une remise en cause!

    Le principal c’est de lire et prendre conscience de ton récit sur ton blog et non dans la rubrique accident de subaqua!

    Amitiés,
    Séb

    • Merci Séb ! c’est un peu le but du post : raconter une mauvaise décision (sans la justifier) et rappeler ce qu’il faudrait faire !

  8. Phil, cela me rappelle que 3 n’est pas un nombre idéal pour une palanquée. En effet les 2 peuvent avoir des raisons de continuer face au 1 qui manque. Pour ma part j’ai déjà connu le cas des 2 qui en perdent un autre, et depuis de longues années c’est désormais plongée à 2 et pas plus (ou solo).
    Au chapitre des situations insolites, j’ai déjà eu le zélé non membre de la palanquée qui cherche à remonter de force mon binôme sous prétexte qu’il n’aurait pas répondu correctement à son signe OK …
    Et également le plongeur « expérimenté », totalement incapable d’effectuer le plan de plongée pourtant décidé en surface …
    Le binôme capable de tomber en panne d’air sur une plongée à 30m étant parti avec un 2×12 à 230bar …
    Le trinôme (diplômé moniteur) qui fait tellement le phacochère que le site de plongée est ravagé …
    Bref la liste est longue des plongeurs de rencontre qui sont surprenants 🙂

  9. On le sait tous : l’incident vient du fait d’une succession de petits (ou gros parfois) disfonctionnements . A n’importe quel moment, nous pouvons (spécialistes ou non) faire une bourde. L’important, est qu’elle n’entraine pas de conséquences dramatiques. Ensuite, partager est la plus louable des attitudes surtout si on n’y a pas le beau rôle. Cela est d’autant plus courageux que de vilipender celui qui témoigne. Merci de ce témoignage, et je me ferais un plaisir de plonger avec vous si nos routes se croisent un jour sur les mers de ce globe. Quant à tous ses rambos des profondeurs, je leur souhaite d’être toujours dans l’excellence de leur pratique. Ce qui ne fait aucun doute d’ailleurs,

  10. Bonjour,
    Je suis instructeur PADI.
    1/ Une check-dive a 40/45m sur site nouveau avec encadrant nouveau … Et quand c’est pas une check dive alors quelle profondeur ? Il y a deja un probleme ici, il me semble …
    2/ L’attitude du guide de palanquee descendant vite et loin de ses encadres est inacceptable, et c’est d’ailleurs sa responsabilite, la sienne uniquement, de faire un briefing puisque lui seul connait le site et d’evaluer le niveau de ses encadres. Celui qu’il faudrait virer peut etre a jamais c’est lui et la responsabilite du club est engage aussi car il donne des responsabilites depassant le niveau reel de ses encadrants …
    Dangereux, dangereux, voila des situations ou vaut mieux etre autonome pour plonger en toute se securite, alors que la plongee c’est vraiment simple quand on comprend les regles …

    • Bonjour Marie, et merci pour ton ton retour ! Sur cette plongée, il y avait sur cette plongée 3 plongeurs autonomes et donc aucun encadrant en tant que tel (quand je suis en vacances, je ne suis pas moniteur de plongée) : dans la palanquée, il y avait juste un plongeur qui connait parfaitement le site, et 2 autres plongeurs autonomes eux aussi. Il ne s’agissait pas de mon point de vue d’un « check-dive » au sens commun (j’effectue en moyenne 60 à 70 plongées par an).
      Si tu consultes le profil de la plongée tu pourras bien voir le souci à la descente, et la profondeur atteinte. Il s’agit bien là d’une plongée où on fait un « touch » à 40.
      Oui la situation à laquelle nous avons été confrontés était accidentogène. Encore une fois, j’ai raconté mon expérience, non pas pour me justifier, mais bien pour raconter ce à quoi on peut être confronté, et les mauvaises décisions qu’on peut être amené à prendre…

  11. Bonjour Phil,
    Merci pour ton partage.
    Par avance, je te prie de m’excuser du ton pragmatique pour la suite du post.
    Je trouve ton partage très instructif et souhaite juste faire progresser la réflexion sans porter d’accusation.

    Je pense que si on cherche la cause de cet incident dont la conclusion est sans gravité, on relèvera :
    * Une envie de plongée « coûte que coûte ». Combien de plongée comportait ton voyage ?
    * La difficulté de gérer le changement : tu pars plonger en binôme et te retrouve avec un troisième plongeur « L. qui se signale… » Il me semblait que l’organisation de la plongée était dévolue au DP. Le premier écart qui mène à l’incident est sans doute celui-ci. Le DP aurait dû… et non pas L qui se signale.
    * l’absence de leader nommé puisque vous êtes tous les 3 plongeurs autonomes émérites. Ceci conduit à cette situation anarchique (2 plongées différentes pour 3 personnes) . Toi et S qui revenait au programme initial et L qui mène sa vie.

    Voici pour moi les 3 axes de réflexion à considérer pour éviter que ce type de situation ne se reproduise.
    Comme je n’ai pas la science infuse, je suis ouvert à toute autre proposition.
    Patrice

    • Bonjour Patrice et merci pour ton retour très pragmatique !
      Tu as très bien cerné les aspects, nous avions prévu 10 plongées (ce que nous avons fait).

  12. Hello Phil,
    On ne va rien ajouter à tout ce qui est dit, tu as fait une connerie, tu reconnais ton erreur et tu partages, c’est à mon sens courageux.

    Le but est donc la réflexion sur ces erreurs qui peuvent arriver à tous malgré de grandes compétences en plongée, même pour certains qui semblent très péremptoire dans leurs affirmations.

    Ma petite expérience de plongeur m’amène à essayer de rester humble et toujours me remettre en question en toute transparence, c’est aussi semble t’il ta volonté, sois en remercié. Cela nous servira à tous.

    En tout cas, je replonge avec toi quand tu veux car je m’y suis senti parfaitement encadré et cela en toute sécurité … même par 50m de fond.

    A bientôt
    ED

  13. Et bin mon phiphi…. ça réussi pas à tout le monde la narcose…! Bon le principal est que tt ça se termine bien… ! Bravo à toi d oser parler de ta mauvaise expérience. … De mon point de vue et c’est ce qu’on retrouve bq en saison estivales sur nos côtes LES briefings de palanquées qui sont jamais fait ou très mal fait… Moi j’en ai fais mon habitude lorsque je plonge en autonomie et surtout avec des plongeurs que je ne connais pas et là toujours le même scénario! L étonnement permanent genre je suis N4, N3 CMAS blabla ETC … Bref ils’pensent tous que cela suffit… quand les plongeurs auront compris l’importance du briefing alors ce genre de situations devraient sensiblement êtres plus rares… ça peut paraître bête voir limite irritant pour certains plongeurs mais c’est comme ça où tu plonges avec un autre… Je rappelle les règles de sécurité perte de palaquee chek en surface puis à 5 M. .. parachute etc etc… et même les signes certains plongeurs peuvent faire preuve d’une très grande imagination sous l’eau et dans ton récit tu en parles bien! … maintenant personne n’est à l’abri d’erreur même des plus basiques… ah les habitudes! Parfois une petite piqûre de rappel aux bases bêtes et méchantes se révèle bien utile… mais l’expérience reste le meilleur des apprentissages qd tt se termine bien ! Bizz à tte

    • C’est exactement ça, on en se parle pas et donc on ne communiquera pas plus sous l’eau. L’important est de se nourrir de ses erreurs pour ne pas les répéter.

  14. Il est rassurant de lire un moniteur qui admet ne pas avoir bien agit, ce qui peut arriver à tous et toutes (j’ai moi même, de ma faible expérience, subit des erreurs d’une MF1 en cours de formation, avec laquelle je plongeais alors N1, et qui m’a paumé copieusement, s’en me rappeler avant l’immersion, la procédure en cas de perte de palanquée, et heureusement que je le connaissais – plongée N°3 en MN…. ), sans s’en excuser par la suite du reste, ni le reconnaître, et là est toute la différence.
    Donc c’est très instructif, humble et « bien » de partager ce type d’expérience. Encore une fois, personne n’est à l’abris de commettre des erreurs – et au moins s’en rendre compte prouve d’une certaine maturité et responsabilité…. et donne justement confiance. Car le « je ne fais jamais d’erreurs », perso je le fuis en courant (ou en nageant, au choix).

  15. Ce qui t’est arrivé avec ce N3 (j’en suis un) mais arrivé avec un N3 et un MF1 dans le sud. Sauf qu’à l’époque, j’étais N2 et que lorsque je me suis mis à l’eau, je me suis retrouvé seul car ils étaient partis chacun de leur côté. J’ai rapidement retrouvé le MF1 qui m’attendait à 20m et nous avons retrouvé le N3 au bout après 2 remontées en demandant au DP où étaient les bulles.
    Ce fut ma pire des plongées et me demandant ce que je faisais là.
    Conclusion: Ce n’est pas le niveau qui importe car malheureusement tout le monde fait des bétises volontairement ou non . Je sais que moi, je suis très vigilant sur la sécurité

    • Merci pour ton retour ! je suis bien d’accord avec ta conclusion, la sécurité commence avant la plongée, et la vigilance est de rigueur… sans oublier de prendre les bonnes décisions (ce qui n’avait pas été mon cas !)

  16. Bonjour,
    En lisant ce billet j’ai de suite reconnu le plus gros problème des fédérations de plongée sous-marine à savoir que n’importe qui peut obtenir le statut de moniteur après avoir fait seulement 200 plongées en carrières ou en lacs. Être moniteur vous rend responsable du reste de la palanquée et ce même si vous ne faites pas la direction de palanquée ce jour là. De plus, être en vacances ne vous décharge en aucun point de vos fonctions et si vous vouliez passer des vacances tranquilles sans encadrement il ne fallait pas passé votre monitorat.
    Pour ce qui est des faits relatés je pense que vous êtes tout les trois en défaut car les bases de la plongée repose sur le dialogue précédant l’immersion. Vous ne lavez pas l’informé que c’était votre première plongée sur le site, que c’était pour vous deux, une plongée de réadaptation et qu’elle risquait d’avoir des problèmes d’oreilles. Il est vrai que l’autre moniteur aurait dû vous rappeler les règles de sécurités et qu’il a ses parts de responsabilités dans cet incident.
    Je conclurais en vous rappelant qu’il est culotté de votre part d’écrire un billet visant à discréditer une personne alors que vous êtes bien plus en tord que lui dans l’histoire.

    • Bonjour Gilles,
      merci pour votre retour. Je dirais encore une fois, que mis à part le titre provocateur (et maladroit) de mon article je ne cherche à discréditer qui que ce soit. Si vous l’avez bien lu, vous aurez certainement remarqué que je ne tire des conclusions que par rapport à mes propres erreurs.
      Sinon, juste pour info, j’ai commencé la plongée en 1978, et je n’ai pas plongé que 200 fois en carrière et/ou en lacs.

  17. Bonjour,

    Transparence courageuse… peut être…
    mais il vous faut alors absolument changer le titre de votre article (quitte à mentionner la correction) car le titre indique, et cela quoi que vous écriviez ensuite dans le texte, à tord ou à raison, une attitude pour le moins condescendante vis à vis des CMAS « locaux » alors que vos propres erreurs démontrent que le problème, la compétence, la pertinence de la réponse n’ont rien à voir avec l’origine de la certification. J’ai beaucoup de mal avec cette attaque contre la CMAS qui est en fait la seule garante de ce que nos formations FFESSM soient reconnues au niveau mondial. Pourquoi persévérer dans l’erreur si vous la reconnaissez sincèrement ?

    Sur le fond le problème vient de toute évidence que chacun estimait que l’autre aurait du le comprendre (et s’estimait sans doute un peu le « patron » naturel de la palanquée du fait de son statut)… et cela sans avoir eu aucune conversation avant la mise à l’eau.
    Nous sommes tous d’accord que cela constitue l’erreur technique de base, mais j’ajoute que cela est bien triste car c’est aussi une erreur humaine : Quid de la convivialité de la plongée ? Vous ignoriez tout de L (et encore au moment d’écrire votre texte) et lui tout de vous…
    Personnellement, si je dois plonger (ou aller me promener dans la nature) avec un « local » je ne manque pas de discuter avec lui de ce que je devrais savoir de ce que je vais vivre, de ce que je vais voir…

    Ensuite… sans revenir sur toutes les erreurs déjà signalées… la plongée de réadaptation fait l’objet d’un bon article théorique de votre part… mais visiblement votre groupe (vous même et/ou votre binome) n’était pas prêt à faire cette plongée de manière correcte, Les faits l’ont démontré. Cette plongée était trop ambitieuse.

    Concernant votre « statut »… Je confirme ce que vous dit Gilles et je vous conseille de vous renseigner sur la manière dont statut les tribunaux en cas d’accident… et vous verrez que vous n’êtes jamais considéré comme un plongeur lambda et ce même dans une palanquée d’autonome… car la justice cherche toujours à déterminer s’il n’y a pas un « guide de palanquée de fait » de fait de ses qualifications et/ou de son expérience et les erreurs de chacun sont estimées à l’aune de ses connaissances réelles…

    Pour conclure : s’il vous plait : Oui pour l’auto critique constructive, oui à l’analyse des faits…. mais par pitié, modifiez ce titre qui va encore donner une mauvaise image de l’esprit français chez les « locaux »… vous savez cette image qui fait que nous français sommes si souvent perçus comme des donneurs de leçons univerelles, imbus d’eux même et de la supériorité de leurs valeurs sur celles de toutes les autres nations…

    Que penseriez vous de L. s’il écrivait un article « Méfiez vous des MF1 français ! » ou de manière plus globale, puisque ce sont nos MF1 qui nous forment « Méfiez vous des plongeurs français ! ».

    C’est un peu dur mais ça l’est avec une certaine affection car j’ai lu ce texte après d’autres sur votre site et jusqu’avant de lire celui là j’étais plutôt favorablement surpris de votre liberté de ton et le courage de certaines de vos approches et remises en question…

    Restons ouverts sur les autres et constants sur le chemin de l’expérience partagée…

    Bien à vous

    PS : Je ne suis pas sur de bien comprendre le sens de la mention de l’épisode de la caméra par rapport au reste de l’article… qu’est ce que cela vient faire dans ce RETEX ?

    • Merci Didier pour votre retour constructif… et argumenté !
      Je vais suivre votre conseil et apporter une correction sur ce titre maladroit.
      Pour la GoPro, c’est juste pour souligner que nous n’avons pas pu nous parler au centre comme nous ne devions pas plonger ensemble initialement, et pour expliquer que je suis arrivé le dernier sur le bateau, au moment du départ… Tout était donc un peu précipité.

      • Merci pour la correction et je pense qu’ainsi l’article est beaucoup moins polémique et vraiment orienté sur le retour d’expérience pouvant servir à tous (et même à ceux qui ne commette jamais d’erreur… ou qui ont le talent de n’en jamais parler – L’erreur est humaine et on sait qu’en général les unes s’enchaînent aux autres… et qu’on est parfois content à postériori de s’en tirer à bon compte… que ce soit en plongée ou en d’autres circonstances…).
        Pour la caméra… c’est donc un peu ce que j’avais compris… mais il restait sans doute encore du temps sur le bateau + votre binome aurait pu aussi prendre langue avec L… Il est humain de se chercher sinon des excuses tout au moins des explications à ce qui n’a pas fonctionné mais bon… Vous devez avoir conscience que cela n’explique pas tout et que l’échange d’information minimal entre vous n’aurait pas pris plus de 5 mn…
        Tout comme les accidents de la route arrivent majoritairement sur les routes « que l’on connait bien » les situations dangeureuses surviennent quand la routine et l’excès de confiance, ou le relâchement d’attention prend la place du respect stricte des procédures et que la conscience du danger disparait…. et cela peut arriver à tous.
        Le reconnaître et en parler est une aide précieuse et courageuse pour illustrer le propos un peu théorique et abstrait des instructions délivrées.
        Je continuerai donc à vous lire et vous souhaite bonne continuation dans l’exercice de votre passion et de votre engagement à mieux la comprendre et la transmettre…
        Bien à vous

        • De rien Didier, le blog est là pour ça, favoriser les échanges, surtout ne pas donner de leçons, et partager autour notre passion. Au plaisir de se croiser un de ces jours sur ou sous l’eau.

  18. Perso, étant N4 tout frais de l’année, je trouve l’attitude du « local » complètement dingue.

    A 2 ou trois lorsqu’on descend on s’attend. Point final.

    Il a été la cause de la perte. Après que toi tu n’ai pas respecter les consignes (non dites) habituelles de remonter si perte de palanquée c’est une erreur et tu le dis. J’apprécie ton partage on a tous a apprendre de ton histoire. En plus tu relates les faits sans porter d’accusation tu portes une pars de responsabilité et tu assumes Bravo.

    Je penserai très fort (enfin j’espere) a ton récit le jour ou on « m’imposera » un inconnu lors d’un de mes séjours mer. J’ai ma binomette (N2) a « surveiller » et c’est évident que le/la troisième aura des consignes claires Si le message ne passe pas en surface il devra voir le DP pour plonger avec quelqu’un d’autre. Ou ne pas plonger peut être.

    Je suis client et je ne dois rien au DP, surtout pas de prendre la responsabilité de la sécurité d’un inconnu.

    • Merci Hugues ! C’est en apprenant de ses erreurs qu’on progresse (en tout cas c’est ma philosophie). J’ai eu une attitude inappropriée sous l’eau et cela ne se reproduira plus. Il faut toujours positiver, personne n’a eu d’accident sur ce coup là !

  19. merci pour ce récit . cela montre bien l’importance d’un bon briefing avant plongé avec rappel de procédure ,signes etc. et apres plongée le debrif …
    on apprend toujours de ses erreurs .

  20. Bonjour Phil,
    Je suis plongeur débutant OWD. Ton post m’a permis d’en apprendre beaucoup sur l’importance du briefing. Et qu’il faut dire ce qui ne nous semble pas normal, même si les autres plongeurs sont plus expérimentés. Puisque tout le monde peut faire des erreurs.
    Ps ma crainte est d’être sur une palanquée non francophone et de mal comprendre le briefing!
    Merci pour ce post.

    • Merci Benoit ! Il ne faut jamais avoir peur de poser une question, si le brief n’est pas clair (ou si il n’y en a pas) il faut demander les précisions !
      Bonnes bulles à toi !

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